Fausse pub : 190.000 euros pour la victime

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avec Nathalie Chevance
Une cliente a touché le jackpot après une plainte contre une société de vente par correspondance.

Arlette Zinah, une octogénaire de Marseille, a empoché le gros lot mardi. En procès contre Promondo, une société de vente par correspondance coupable de publicités mensongères, elle l’a finalement emporté, raflant au passage la coquette somme de 188.917 euros.

La société lui faisait croire qu’elle avait été tirée au sort et avait gagné un gros chèque, tout en l’obligeant, pour toucher cette somme, à acheter ses produits.

"Leur cible : des personnes fragiles"

Pour l’avocate d’Arlette Zinah, Isabelle Terrin, c’est une victoire pour sa plaignante, mais aussi pour toutes les victimes de ces sociétés. "Les personnes qui en sont la cible sont des personnes fragiles, âgées pour la plupart", explique-telle à Europe 1. "C’est une façon de mettre un frein, en disant à ces sociétés qu’elles ne peuvent plus continuer à exploiter la crédulité des consommateurs".

5.000 d’achats

Tout commence il y a trois ans. Arlette Zinah reçoit chez elle des prospectus, lui indiquant qu’elle est la gagnante d’une loterie. La consommatrice ne lit pas la note au dos de la feuille, écrite en tout petit, expliquant le véritable processus. Pour obtenir plus rapidement ses gains, Arlette Zinah commande à cette société des produits de cosmétiques… et l’opération est renouvelée. Au final, cette femme de 83 ans a acheté jusqu’à 5.000 euros de produits.

Plusieurs années de procédure

Après avoir envoyé en vain une quarantaine de courriers recommandés pour obtenir ses gains, elle s'est tournée vers la justice, réclamant 215.000 euros, soit l'ensemble des lots promis. Le tribunal de grande instance de Marseille a jugé le 13 octobre 2009 que la méthode de vente était "borderline mais pas tout à fait illégale". La société Promondo a été condamnée à payer 5.000 euros pour le préjudice causé à Arlette Zinah. Pas suffisant pour cette dernière, qui a décidé de faire appel.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence a finalement condamné Promondo à lui verser 188.917 euros, les intérêts au taux légal de ces sommes pour la durée de la procédure qui a débuté en 2008, ainsi que les frais de justice.