Facebook en Bourse : j'achète ou pas ?

337,4 millions d'actions vont être mises en vente entre 28 et 35 dollars le 18 mai.
337,4 millions d'actions vont être mises en vente entre 28 et 35 dollars le 18 mai. © MAX PPP
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Mises en vente le 18 mai, elles coûteront entre 22 et 27 euros. Mais est-ce une bonne affaire ?

Le 18 mai prochain, Facebook mettra en vente 337,4 millions d'actions entre 28 et 35 dollars (22 et 27,5 euros). Soit la plus grosse entrée sur le marché d'une entreprise de la net-économie, la onzième plus grosse entrée en bourse de tous les temps. Mais acheter une action du réseau social le plus célèbre au monde, est-ce une bonne affaire ?

Entre 28 et 35 dollars, est-ce le juste prix ?

C'est en tout cas moins que ce qui avait été estimé. Les rumeurs faisaient état d'une fourchette de 38-40 dollars, soit une valorisation d'environ 100 milliards, contre 70 à 85 avec le prix de vente annoncé. Une baisse probablement due à l'annonce, la semaine dernière, d'une chute de 10% sur un an de son bénéfice au premier trimestre.

"C'est cher", estime néanmoins Benoît Flamant, directeur général d'IT Asset Management, spécialisé dans le high-tech. "Mais quand le marché le veut, il peut surpayer pendant un certain moment, voire un moment certain", ajoute-t-il. "Et par rapport à Google (entré en bourse en 2004), l'introduction est plus tardive." Ce qui justifierait le prix élevé, car Facebook, qui dégage des bénéfices depuis plus de trois ans et frôle le milliard d'utilisateurs, a déjà fait ses preuves.

Est-ce un bon investissement à court terme ?

Cela signifierait que la valeur des actions augmenterait rapidement après leur mise sur le marché. Ce qui n'est pas garanti, d'autant qu'avec 337,4 millions d'actions mises en vente, il n'y aura pas forcément d'effet rareté pouvant jouer sur la valorisation. "Mais quand Google est entré en bourse, tout le monde disait que le net n'était pas un marché, et au final sa valeur a été multipliée jusqu'à neuf fois, souligne Benoît Flamant. Donc beaucoup de gens vont se dire : j'ai raté Google, je ne raterai pas Facebook."

Et même s'il juge ce raisonnement "foireux", ce spécialiste pense qu'il va "jouer dans la valorisation de Facebook." Il pourrait donc y avoir un effet "momentum", une valorisation en hausse pendant un court laps de temps, "j'achète quelques mois avant de sortir". "Et puis Facebook, c'est très connu. Quand vous l'utilisez tous les jours, que vous trouvez ça génial, vous avez bien plus envie d'acheter que pour une entreprise que personne ne connaît ou ne comprend", juge le gérant.

Et à plus long terme ?

C'est la principale interrogation. Alors que sa progression a considérablement ralenti aux Etats-Unis ou en Europe occidentale, Facebook doit prouver qu'il peut encore croître. "Mais la vraie question, c'est le degré de monétisation, assure Benoît Flamant. Et je n'ai pas de doute à ce sujet. Il y a simplement un équilibre à trouver : monétiser sans créer un effet spam qui leur mettrait à dos tous les utilisateurs."

L'autre écueil, c'est un scénario à la Groupon : entré en bourse en novembre dernier, ce site de bons de réduction avait vu le cours de son action s'envoler pendant quelques jours avant de s'effondrer. Sans parler de la crainte d'une nouvelle bulle internet, après le rachat d'Instagram par… Facebook, pour un milliard de dollars. "Mais ils sont rentables depuis trois ans, ce n'est pas une entreprise qui dit : un jour, peut-être, nous dégagerons des bénéfices… On est loin des "dot com"." Et aujourd'hui, Facebook et Google représentent l'avenir, au détriment des médias traditionnels et de la "vieille économie".