Eurotunnel : bénéfice 2015 en hausse de 75% malgré la crise migratoire

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avec AFP , modifié à
La crise migratoire n'a pas freiné la forte hausse du bénéfice d'Eurotunnel en 2015, qui a même dépassé ses objectifs.

Si le trafic du tunnel sous la Manche a été perturbé par les tentatives des migrants voulant passer en Angleterre, le bénéfice net du groupe Eurotunnel est loin d'avoir été ralenti dans son augmentation. L'exploitant du tunnel sous la Manche a annoncé jeudi un bond de 75% de son bénéfice net en 2015, tiré par les changes, accompagné d'un excédent brut d'exploitation supérieur à ses objectifs.

"Problème réglé". "Quelles que soient les perturbations qu'on a connues cet été, ce problème a été réglé du fait de l'action conjointe de l'entreprise, de ses personnels et des Etats, et cela n'affecte pas le trafic 2015 qui est tout à fait bon", a rassuré Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel. Le résultat net, ressorti à 100 millions d'euros, prend en compte une perte de 7 millions d'euros de la compagnie maritime MyFerryLink, que le groupe a été contraint de céder le 9 juillet en raison de décisions de la justice britannique. Outre un effet de change positif de 26 millions d'euros, Eurotunnel a bénéficié d'un moindre coût de sa dette par rapport à 2014. A taux de change constant, le résultat net affiche une progression de 35%, détaille l'entreprise dans un communiqué.

Au-delà des objectifs.Eurotunnel, qui visait un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 535 millions d'euros en 2015, a par ailleurs dépassé ses objectifs, atteignant 542 millions d'euros. "Le groupe reste confiant dans sa capacité à augmenter encore sa résistance aux aléas économiques", précise le communiqué, citant les perspectives de croissance du trafic de camions et de passagers, ainsi que celles du fret ferroviaire. "L'Ebitda entre 2009 et aujourd'hui aura augmenté de 67%", a commenté le PDG d'Eurotunnel, qualifiant le montant du résultat net de chiffre "magique". Il a fait état d'une "flopée de records historiques" en 2015, citant 1,48 million de camions transportés par navettes ferroviaires, "du jamais-vu", ainsi qu'une part de marché "record" (52,6%) de l'activité voitures de ces navettes. 

Prudence pour 2016. Le groupe se montre néanmoins plus prudent pour 2016, avec un objectif d'Ebitda abaissé à 560 millions d'euros (contre 580 millions précédemment), compte tenu des risques d'attentats ou d'une nouvelle crise migratoire. Il table sur 605 millions d'euros pour 2017.