Euro 2016 : les villes réclament à cor et à cri leur taxe de séjour

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M.B. et Sandrine Prioul , modifié à
TOURISME - Les réservations sur les sites comme Airbnb ont explosé avec l'Euro de football. Mais les mairies ne parviennent pas à percevoir de taxe de séjour sur cet hébergement.

L'Euro de football est la poule aux œufs d'or de l'hébergement touristique pour les dix villes qui accueillent la compétition. Les réservations ont littéralement explosé. Airbnb a ainsi multiplié ses activités par 15 à Marseille ou Lyon, tandis qu'Abritel, site de location de vacances entre particuliers, a vu ses réservations augmenter de 50%. Mais ces bons résultats risquent de ne pas profiter aux communes. En effet, ces plateformes ne collectent pas toujours la taxe de séjour.

Respecter les règles du jeu. À six semaines du coup d'envoi du premier match, les municipalités dénoncent une injustice. Pour elles, l'enjeu financier est énorme. Trois millions de visiteurs représentent autant de places d'hébergement, donc des centaines de milliers d'euros de taxe de séjour. Une manne que les élus voient leur échapper. "Je ne fais de procès d'intention à personne. Je dis simplement que l'hôtellerie traditionnelle joue son rôle. Il faut que ces plateformes respectent aussi les règles pour l'équité de la filière", s'agace Stéphane Delaux, adjoint au tourisme à Bordeaux.

Un système trop complexe. Du côté des sites de location entre particulier, on met en avant le fait que c'est au logeur, et non au site, de récolter la taxe de séjour. Sans compter les difficultés rencontrées pour estimer celle-ci. "On serait ravi d'aider ces villes mais aujourd'hui, en France, vous avez 6.000 taxes de séjour différentes et 6.000 montants différents, avec des hautes et des basses saisons", pointe ainsi Vincent Wermus, directeur général de HomeAway, qui possède notamment Abritel. "On ne peut pas dire à des plateformes comme les miennes d'appeler les villes pour connaître les montants chaque année. C'est aux pouvoirs publics de nous fournir ce fichier."

Même son de cloche du côté d'Airbnb, qui promet d'appliquer la taxe de séjour sur son site si ce fameux fichier lui parvient assez rapidement. Mais Bercy, mercredi soir, était incapable de dire à quel stade en était l'élaboration de ces données.