Essence : les prix baissent (légèrement)

Les automobilistes vont payer un peu moins cher leur plein mais la facture reste douloureuse.
Les automobilistes vont payer un peu moins cher leur plein mais la facture reste douloureuse. © MAXPPP
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Chose rare, les tarifs des carburants ont baissé pour la deuxième semaine consécutive.

Simple répit ou retournement de tendance ? Toujours est-il que les prix affichés en station-service ont légèrement baissé pour la deuxième semaine consécutive, offrant un peu de répit aux automobilistes après des mois de hausse continue.

Le litre de gazole s'établit en moyenne à 1,42 euro et celui du sans-plomb 95 à 1,62 euro, selon les moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-services.

Des prix toujours proches des records

Si le prix du gazole recule de manière infinitésimale, celui du sans-plomb baisse de 2 centimes par rapport à la semaine dernière. Malgré cette légère baisse des prix, à peine palpable par les consommateurs, les tarifs actuels restent très proches des records. Aujourd’hui à 1,42 euros, le gazole a atteint son niveau historique à la mi-mars (1,4584 euro). Quant au sans plomb, son prix de 1,62 euros n’est pas non plus très éloigné de son record atteint à la mi-avril (1,6664 euro).

Retournement de tendance ou courte accalmie ? De facto, la tendance sur le moyen terme est à la hausse : en deux ans, le cours du baril de prétrole est passé de 75 à 120 dollars de moyenne. Si on remonte un peu plus loin, c’est encore pire : il y 9 ans, le baril était alors à 26 dollars, un niveau difficile à imaginer aujourd'hui.

Pourquoi cette accalmie ?

Une demande en baisse

Les prix des carburants baissent avant tout parce que la demande est moins forte.  D’un côté, les températures remontent, les ménages français consomment moins d’énergie. De l’autre, les prix très élevés des carburants les ont incités à réduire leur consommation. Résultat, la demande en carburant a baissé en France.

En mars, la consommation a ainsi reculé de 9,1 % sur an selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Les chiffres d’avril, pas encore disponibles, devraient confirmer cette tendance.

Des tensions géostratégiques moins fortes

L’autre explication à cette légère baisse est plus lointaine. Les derniers pics observés sur la courbe des cours du baril de pétrole correspondent aux différents épisodes de la crise iranienne. Lancé à la conquête du nucléaire civile et très probablement nucléaire, l’Iran a entamé un bras-de-fer avec la communauté internationale : à chaque sanction envisagée, il menace de fermer le détroit d’Ormuz, par où transite 40% du pétrole produit au Moyen-Orient. A chaque crise, les marchés financiers s’affolent et spéculent, faisant flamber le prix de l’essence. A l’inverse, une accalmie diplomatique fait redescendre les cours, comme c’est le cas en ce moment.

La relative accalmie observée chez autres grands producteurs, le Soudan et le Nigeria, a également joué un rôle, sans oublier le poids de l’Arabie Saoudite. Pressé par son allié américain, le royaume wahhabite a accepté d’augmenter sa production pour détendre le marché.

L’euro baisse, renchérissant le pétrole

Un dernier facteur a participé à cette accalmie des prix à la pompe, il est monétaire : le cours de l’euro par rapport au dollar baisse depuis la mi-octobre. Or le pétrole s’achète et se vend en dollars : une baisse de l’euro par rapport au dollar renchérit donc le prix du baril.

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