EPR de Flamanville : l'ASN pointe une "défaillance de la surveillance" du chantier par EDF

En juillet, EDF avait indiqué que Flamanville aurait un an de retard supplémentaire et coûterait encore plus cher que prévu.
En juillet, EDF avait indiqué que Flamanville aurait un an de retard supplémentaire et coûterait encore plus cher que prévu. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
L'ASN a estimé mercredi qu'un "travail technique important reste à faire" de la part de l'électricien pour régler le problème des soudures.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a pointé mercredi une "défaillance" de surveillance d'EDF sur le chantier du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville dans la Manche, estimant qu'un "travail technique important reste à faire" de la part de l'électricien pour régler le problème des soudures.

Des défauts sur des soudures. EDF avait annoncé en avril des défauts sur des soudures situées au niveau des tuyauteries du circuit secondaire principal, qui relient le générateur de vapeur et la turbine qui produit l'électricité. L'entreprise avait présenté aux autorités un programme de réparation mais estimait ne pas avoir à refaire certaines soudures.

A défaut d'essais, les réparations sont nécessaires. L'ASN considère toutefois "que cette option nécessite la réalisation d'un programme conséquent d'essais visant à mieux caractériser les propriétés mécaniques des soudures". "Dans la mesure où il n'est pas certain que cette démarche aboutisse, l'ASN invite EDF à engager dès à présent les actions préalables à la réparation des soudures concernées", indique le gendarme du nucléaire dans une note d'information. L'ASN précise qu'il s'agit notamment de huit soudures situées au niveau de l'enceinte de confinement, c'est-à-dire le dispositif de protection destiné à contenir les produits radioactifs à l'intérieur d'un périmètre fermé pour éviter qu'ils ne s'échappent.

Demande d'"une analyse approfondie". Soulignant "une défaillance de la surveillance" d'EDF sur le chantier, l'ASN lui demande d'étendre la revue de la qualité des matériels installés sur le réacteur. Estimant que la gestion d'EDF a également été "défaillante" puisqu'un premier problème avait été détecté dès juillet 2015, l'ASN lui demande donc de fournir "une analyse approfondie des dysfonctionnements" dans ce dossier et de s'expliquer sur son information tardive des autorités.

Huit années de retard. En juillet, EDF avait indiqué que Flamanville aurait un an de retard supplémentaire et coûterait encore plus cher que prévu à la suite des problèmes de soudures. Le chargement du combustible est désormais prévu au quatrième trimestre 2019, alors qu'il était jusqu'alors officiellement attendu fin 2018. Le projet aura ainsi cumulé huit ans de retard.