En pleine cure d’austérité, le gouvernement avait souhaité relancer l’économie en permettant aux salariés de débloquer de manière anticipée leur épargne salariale. La mesure devait redonner 10 milliards d’euros à 11 millions de Français avides de consommation. Mais seulement 1,5 milliard a été débloqué. Et cet échec serait dû aux banques, réticentes à rendre cet argent normalement bloqué pour cinq ans.
Les plaintes ont explosé. La médiatrice du gendarme de la bourse, l'AMF, l'Autorité des marchés financiers, a vu le nombre de dossiers de contentieux exploser ces derniers mois sur cette question : 313, le double de l'année précédente. Selon l’AMF, les banques seraient réticentes à rendre de l’argent censé fructifier pendant cinq ans aux salariés. Le gendarme de la bourse pointe notamment le manque d’informations et de transparence sur les comptes. Mais, comme le rappelle Martial You, chef du service économie d’Europe 1, "la clarté, ce n'est pas le fort du système bancaire".
Une rémunération pour certaines banques. Autre lièvre levé par l’AMF : certaines banques prennent des frais de garde sur la participation. "Environ 30 euros par an", assure au micro d’Europe 1 Marielle Cohen-Branche, médiateur de l’AMF. Elle cite notamment le cas d’un retraité qui a vu son compte se vider en quelques années. De plus, le médiateur pointe la communication délibérément floue autour des sommes détenues, afin de limiter leur retrait par les salariés. Une pratique que dénonce Serge Maître, secrétaire général de l'Association française des usagers des banques, au micro d'Europe 1 : "C'est un véritable scandale. Il y a violation de la loi, il faut aller s'adresser au tribunal, où les procédures sont simples et peu coûteuses".
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