Emploi, reclassements, nouvelle usine : le patron de LDC dévoile son offre de reprise du volailler Doux

Denis Lambert précise l'offre du groupe LDC pour reprendre Doux.
Denis Lambert précise l'offre du groupe LDC pour reprendre Doux. © AFP
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Emmanuel Duteil, François Geffrier, édité par C.L. , modifié à
En avant-première pour Europe 1, Denis Lambert, le patron du groupe LDC, la maison-mère des poulets de Loué, détaille son offre de reprise du volailler Doux.
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Le groupe LDC vole au secours des poulets du groupe Doux. La maison-mère des poulets de Loué a déposé une offre pour reprendre son concurrent en grande difficulté financière (l'Ukrainien MHP est aussi sur les rangs). "Nous ne reprenons pas la société Doux, nous reprenons les actifs qui nous permettront de construire une nouvelle usine à Châteaulin" dans le Finistère, ville où est situé le siège de Doux, explique Denis Lambert, PDG de LDC en avant-première pour Europe 1. 

Une usine en construction. "Nous avons notamment un projet important qui est de construire une usine à Châteaulin, destinée au marché de l’industrie et de la restauration. Ça correspond pleinement à notre stratégie mise en place depuis cinq ans de reconquérir une partie des importations qui sont faites par les Français pour la consommation de volaille", précise Denis Lambert. "Nous allons aussi reprendre l’usine de Quimper, qui fabrique des produits élaborés que nous connaissons bien au groupe LDC : des produits panés, des saucisses de volailles… Donc il s’agit bien d’une reprise d’activité mais sans avoir le passif à gérer", ajoute-t-il, en référence aux 35 millions d'euros de pertes annuelles du groupe Doux.

Denis Lambert y voit d'abord une opportunité d'accélérer dans la production de volailles françaises. "On a fait ce choix parce qu’il y a un bassin d’élevage et un bassin d’emplois qui nous permet de réaliser un outil qui sera extrêmement moderne avec les meilleures technologies, tout simplement pour être compétitif au niveau européen. Et si nous arrivons à la qualité européenne et aux prix européens – on y est déjà à la qualité mais nous avons des efforts à faire en termes de prix – nous pourrons livrer tous les clients, de plus en plus nombreux, qui demandent aujourd’hui des produits français".

300 emplois sauvés et 200 reclassements. Le scénario de LDC est encore suspendu à la décision du tribunal entre les deux offres sur la table. Mais Denis Lambert affiche sa confiance : "C’est une bonne nouvelle, je l’espère, pour les éleveurs et les salariés du Finistère". En effet, l'industriel français va reprendre "298 salariés" et "proposer 203 reclassements" dans les sites proches géographiquement du groupe LDC et du groupe Terrena, actuel actionnaire principal de Doux. "Mais si on regarde l’ensemble du personnel qui est repris – puisque pour les activités grand export il y a une solution qui a été trouvée avec le groupe saoudien Al-Munajem, client historique du groupe Doux qui reprendra à son compte ces activités – il y a plus de 920 postes qui vont être repris, entre les postes d’amont et d’aval, à l’intérieur du groupe Doux", détaille Denis Lambert. Soit les trois quarts des emplois actuels de Doux.

Reste désormais à convaincre le tribunal donc, mais aussi les salariés de Doux. "On présentera ce plan aux salariés le 3 avril. Je serai présent au comité d’entreprise pour défendre notre offre", assure Denis Lambert. "La région Bretagne, la région Pays-de-la-Loire sont derrière notre projet. On sait que c’est possible, après c’est toujours un grand challenge."