Élisabeth Borne : moins de gares desservies par le TGV ? "À un moment donné, il faudra faire des choix"

"Notre modèle connaît des difficultés", a reconnu la ministre mardi sur Europe 1.
"Notre modèle connaît des difficultés", a reconnu la ministre mardi sur Europe 1. © EUROPE 1
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T.M. , modifié à
Invitée d'"Hondelatte raconte" mardi, Élisabeth Borne a missionné l'ex-PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta pour réfléchir à la "refondation" du modèle ferroviaire français.
INTERVIEW

Le chantier est immense : refonder le modèle ferroviaire français. La ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne, a demandé mardi à l'ancien PDG d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta de lui donner d'ici trois mois des pistes pour transformer un secteur qui pâtit de faiblesses structurelles. Parmi les mesures envisagées : la réduction du nombre de gares desservies par le TGV. "À un moment donné, il faudra faire des choix", indique la ministre sur Europe 1.

Plusieurs "difficultés" identifiées. "Notre modèle connaît des difficultés", reconnaît d'emblée Élisabeth Borne, qui cite pêle-mêle "un réseau à deux vitesses", avec notamment des "ralentissements, faute d'entretien" sur les TER, par exemple, un secteur du fret qui a perdu un tiers du trafic en quinze ans alors "que dans le même temps, on a des files continues de poids lourds sur nos routes", ou encore une dette de SNCF Réseau qui "atteint 45 milliards d'euros et continue à augmenter de trois milliards par an".

Selon elle, "le ferroviaire pourrait aussi faire davantage autour des grandes agglomérations, où on a des autoroutes qui sont de plus en plus saturées et où j'espère qu'on puisse avoir, comme en région parisienne, des RER, des trains très puissants pour les transports de la vie quotidienne".

Entendu sur europe1 :
Je n'ai absolument pas annoncé qu'on allait fermer des lignes ou des gares TGV

230 gares TGV, "je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est trop". Pour Jean-Cyril Spinetta, qui devra rendre sa copie en janvier, il s'agira d'abord de "préciser la stratégie de desserte par le transport ferroviaire à horizon 2030", un sujet de débat de longue date impliquant SNCF, élus locaux et usagers. "Je n'ai absolument pas annoncé qu'on allait fermer des lignes ou des gares TGV", a tenu à clarifier la ministre sur Europe 1, alors que 230 gares sont actuellement desservies par le TGV à travers le pays. "Je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est trop. Je dis juste qu'à un moment donné, il faudra faire des choix (…) et ne pas dire qu'on veut des billets pas cher, des TGV qui vont partout et en même temps vouloir faire financer des nouvelles lignes à grande vitesse par la SNCF".

Des choix que devra justement faire l'ex-PDG d'Air France. Pour cela, il consultera toutes les parties prenantes, des opérateurs aux syndicats en passant par les voyageurs et l'autorité de régulation, a-t-il promis lundi.