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M.B. , modifié à
IMPÔTS - Pour l'économiste, la mise en oeuvre du prélèvement à la source en 2018 est envisageable, mais pas nécessairement souhaitable.
INTERVIEW

Alors que Bercy s'agite pour préparer le prélèvement à la source, le ministre des Finances, Michel Sapin, a assuré jeudi au micro d'Europe 1 que le calendrier serait tenu. La réforme entrerait donc en vigueur au 1er janvier 2018. Un délai que l'économiste Elie Cohen, également invité sur Europe 1 jeudi, juge "possible" à tenir, à condition de répondre à des questions techniques majeures.

Trois problèmes à résoudre. La première d'entre elles est la "fin de la confidentialité des données personnelles", rappelle Elie Cohen. Si les employeurs devaient être chargés d'une retenue des impôts directement sur le salaire de leurs employés, il leur faudrait en effet connaître leur "patrimoine réel". Ce qui peut susciter des réticences. En outre, l'Etat devra résoudre la question d'une "année blanche", sur laquelle aucun impôt ne sera prélevé et qui pourrait encourager des effets d'aubaines. Enfin, "vous créez des charges nouvelles pour les employeurs, qui deviennent collecteur d'impôts", rappelle Elie Cohen. "Vont-ils être indemnisés ? Que deviennent les services des impôts ?"

Un "débat idéologique". Surtout, l'économiste conteste l'utilité d'une telle réforme. "Cela n'apporte pas grand-chose, c'est un débat idéologique", estime-t-il. Pour que cela soit réellement efficace, il faudrait selon lui, à termes, fusionner l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG). "Le problème, c'est que ce gouvernement, poussé par sa gauche, veut mettre en chantier cette fusion le plus tard possible", regrette-t-il.