Election jeudi du secrétaire général de FO pour tourner la page Pavageau

Selon des responsables, le match est serré entre Yves Veyrier et Christian Grolier.
Selon des responsables, le match est serré entre Yves Veyrier et Christian Grolier. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Jeudi, les cadres de FO vont devoir choisir leur secrétaire général parmi trois candidats, le réformiste Yves Veyrier et deux candidats de la ligne revendicative, Patrice Clos et Christian Grolier. 

Le numéro un de Force ouvrière doit être élu jeudi matin, avec pour missions principales de rassembler les troupes et de restaurer l'image d'un syndicat ébranlé par des dissensions internes depuis le scandale du fichier et la démission de Pascal Pavageau.

Match serré. Qui de Patrice Clos, numéro un de la fédération des transports, Christian Grolier, patron de la fonction publique, ou Yves Veyrier, membre du bureau confédéral (direction) va devenir secrétaire général ? Difficile à dire. Les tractations se sont encore poursuivies mercredi jusqu'en fin de soirée, pendant et en marge du comité confédéral national (CCN), le "parlement" de FO, réuni sur deux jours au siège de la confédération, à Paris, pour élire son leader. Selon des responsables, le match est serré entre Yves Veyrier et Christian Grolier.

Un candidat "réformiste", "clone" de Mailly. Yves Veyrier, 60 ans, se qualifie de "réformiste militant", comme Jean-Claude Mailly qui a fait en fin de mandat de la concertation un outil de négociation, quitte à irriter une large partie des militants. Cet ingénieur des travaux de la météorologie, plus ancien membre du bureau confédéral (depuis 2004), est qualifié par ses détracteurs de "clone" de Jean-Claude Mailly, quand d'autres louent sa bonne connaissance du syndicat.

Clos et Grolier dans la ligne "revendicative". Patrice Clos, un transporteur routier de 53 ans, et Christian Grolier, un fonctionnaire inspecteur du permis de conduire de 52 ans, se situent dans la ligne "revendicative", prônant la mobilisation pour défendre les droits des salariés. Le premier est réputé anarchiste, quand le second serait proche des trotskistes, des penchants qu'ils réfutent. La vision du syndicalisme de Christian Grolier ? "S'occuper des intérêts des salariés et rien d'autre".

Patrice Clos, lui, réclame un audit financier. La semaine dernière, plusieurs articles de presse ont épinglé la confédération sur les rémunérations et notes de frais des dirigeants, alors qu'elle a essuyé un déficit de 632.000 euros en 2017, après un excédent d'un million un an plus tôt. Pour le moment, la direction promet un "état financier complet", ainsi qu'une remise à plat des règles de rémunération et des défraiements.

Mercredi, les cadres ont vidé leur sac. Quel que soit le choix des cadres, l'élu aura pour lourde mission de remobiliser les troupes, bousculées par la révélation début octobre de l'existence d'un fichier où certains cadres étaient affublés de qualificatifs comme "niais" ou "complètement dingue". L'exhumation de ce document a entraîné la démission de Pascal Pavageau à peine six mois après son élection. Mercredi, les cadres du CCN ont passé la journée à vider leur sac en tribune et à condamner ce fichier, mais les interventions étaient de bonne tenue, "sans invectives, ni insultes", selon un responsable sur place. Les dirigeants sont aussi contrariés de voir depuis sept semaines leurs querelles internes déballées sur la place publique, n'hésitant pas à parler de "campagne de dénigrement".