EDF veut vendre 49% de RTE pour se désendetter

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G.V. avec Reuters , modifié à
Accumulant les mauvaises nouvelles depuis des mois, l'électricien doit trouver de l'argent pour financer ses prochains chantiers.

Plan de grand carénage, construction d'une centrale EPR à Hinckley Point, démantèlement des centrales nucléaires les plus anciennes, rachat d'Areva, etc. : EDF travaille sur de nombreux dossiers. Sauf que l'électricien est lourdement endetté et gagne moins d'argent à cause de la baisse des prix de l'électricité sur le marché de gros. Obligé de trouver de l'argent frais, EDF s'apprête donc à vendre presque la moitié de Réseau de transport d'électricité (RTE), affirme jeudi Le Monde.

Céder 49% de RTE. EDF va soumettre dans jeudi après-midi à son conseil d'administration une lettre d'intention pour la cession de 49% de RTE à la Caisse des dépôts (CDC), écrit jeudi Le Monde sur son site internet. Le prix de la transaction n'est pas connu à ce stade mais valorise le gestionnaire du réseau français de transport d'électricité à un montant supérieur aux six à sept milliards d'euros évoqués jusqu'à présent, ajoute le quotidien. EDF n'a pas souhaité faire de commentaire.

Pour rappel, RTE est chargé de gérer le réseau de transport de l'électricité haute tension à travers toute la France. Ayant un rôle stratégique, l'entreprise ne peut être cédée à un acteur privé, ce qui explique qu'EDF se tourne vers la CDC. 

Le sort de l'EPR d'Hinckley Point également en jeu. EDF doit également profiter de ce conseil d'administration pour se prononcer sur le projet de construction d'une centrale nucléaire à Hinckley Point, au Royaume-Uni. Si la direction de l'électricien mise beaucoup sur ce méga-projet, les salariés et de nombreux observateurs sont plus sceptiques : la facture avoisinerait les 21 milliards d'euros et pourrait à leurs yeux mettre en danger EDF, déjà lestée d'une dette de 37,4 milliards d'euros.

L'un des administrateurs d'EDF, Gérard Magnin, a d'ailleurs présenté jeudi sa démission pour marquer son opposition à ce projet et dénoncer le fait qu'EDF continue de miser surtout sur le nucléaire au lieu de diversifier ses sources d'énergies et ses activités. "Dans un monde incertain, la flexibilité est indispensable. Celle-ci suppose de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Sous une apparence de robustesse, la quasi mono-solution nucléaire soumet notre pays à une grande vulnérabilité", estime-t-il.