L'ASN demande à EDF la mise à l'arrêt de 5 réacteurs nucléaires pour des vérifications

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec Agences , modifié à
L'Autorité de sûreté nucléaire exige des vérifications quant à la teneur en carbone des cuves de cinq réacteurs nucléaires.

EDF devrait arrêter cinq réacteurs nucléaires supplémentaires en France avant fin 2016 pour procéder à des vérifications exigées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), selon une source proche du dossier. Confirmant des informations du magazine Challenges, cette source a précisé qu'EDF devait vérifier la teneur en carbone de certaines zones des cuves des réacteurs concernés, comme le groupe l'a déjà fait pour treize autres réacteurs. Sur ces treize réacteurs, six ont déjà redémarré et sept sont en attente de redémarrage.

Une anomalie déja détectée à Flamanville. La source a toutefois précisé que les objectifs de production d'électricité nucléaire d'EDF, révisés à la baisse en septembre, restaient inchangés. Les analyses demandées par l'autorité concernent des fonds de générateurs de vapeur pouvant présenter une zone de concentration importante en carbone risquant de conduire à des propriétés mécaniques plus faibles qu'attendues, une anomalie similaire à celle de la cuve de l'EPR de Flamanville, dans la Manche.

Une concentration importante en carbone. À la suite de contrôles réalisés sur 4 de ces réacteurs, l'ASN a détecté des anomalies "sérieuses" d'excès de concentration en carbone sur les générateurs de vapeur. L'ASN a donc décidé "d'anticiper les contrôles sur 5 réacteurs", ce qui nécessite leur arrêt, a expliqué Pierre-Franck Chevet, président de l'ASN. "Lors de contrôle sur les pièces des réacteurs déjà à l'arrêt, des valeurs en carbone atteignant 0,40 ont été découvertes, précise-t-il. "Alors que le taux de carbone attendu, normal, est de l'ordre de 0,20". "EDF a confirmé qu'elle réalisera ces contrôles sur les 5 autres réacteurs sous trois mois", précise un communiqué de l'ASN.

Les générateurs de vapeur sont des échangeurs de chaleur qui transforment l'eau du circuit secondaire du réacteur en vapeur pour alimenter les turbines générant l'électricité. Ces arrêts concernent les centrales nucléaire de Civaux (Vienne, réacteur 1), de Fessenheim (Haut-Rhin, réacteur 1), de Gravelines (Nord, réacteur 4) et du Tricastin (Drôme, réacteurs 2 et 4).