EDF chef de file du nucléaire français

© REUTERS
  • Copié
avec Olivier Samain , modifié à
L’Elysée veut que "les deux grands champions du nucléaire s'entendent", au détriment d’Areva.

L'Elysée a sifflé la fin de la querelle entre EDF et Areva. Nicolas Sarkozy a décidé mardi de désigner EDF comme chef de file du nucléaire. L’objectif est de mettre fin aux désaccords entre les deux géants afin de "renforcer l’unité" de la filière nucléaire française.

D'un côté, l'électricien EDF, présidé par Henri Proglio, revendiquait un rôle de leadership sur l'ensemble de la filière. De l'autre, Areva, fabricant de réacteurs présidé par Anne Lauvergeon, voulait accroître sa force de frappe pour conquérir de nouveaux marchés tout en gardant son indépendance. Sans oublier un troisième acteur, GDF-Suez, présidé par Gérard Mestrallet, qui ne cachait pas lui non plus ses ambitions dans le nucléaire.

L'absence de cohésion entre les différents acteurs du nucléaire français est jugée en grande partie responsable de la perte fin 2009 par la France d'un important contrat pour la construction de quatre centrales nucléaires dans les Emirats arabes unis, finalement remporté par la Corée du Sud. L’Elysée avait donc commandé après cette bérézina un rapport à l’ancien patron d’EDF, François Rousseley. Il lui a été remis mi-mai. Une version partielle a été rendue mardi sur laquelle s’est basée Nicolas Sarkozy pour trancher.

"Un partenariat stratégique"

"Il faut impérativement que nos deux grands champions s'entendent. À cet effet, il doit y avoir un partenariat stratégique chaque fois que nécessaire à l'export en particulier pour qu'on ait un chef de file dans ces grandes opérations", a déclaré la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur RTL mercredi. "Il faut que ce soit EDF chaque fois que c'est souhaitable", a-t-elle souligné.

Augmentation du capital d’Areva

Dans le cadre de cet accord de partenariat stratégique, EDF renforcera sa présence dans le capital d'Areva, qui sera augmenté de 15% d'ici à la fin de l'année. EDF, dont l’Etat possède 84% du groupe, détient déjà 2,4% du capital d'Areva. Areva est détenu à plus de 90% par l'État français. L’augmentation du capital d’Areva sera aussi ouverte à des partenaires de longue date du groupe nucléaire français, comme Mitsubishi.

Mais surtout, s'agissant de l'exportation des centrales nucléaires, chaque fois que les besoins des clients le nécessiteront, les deux entreprises mettront en place une organisation qui s'appuiera sur la compétence d'exploitant et d'architecte-ensemblier d'EDF. En clair, c'est la thèse défendue par Henri Proglio qui l'emporte.