Échec des négociations sur les retraites complémentaires

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N.M. avec agences , modifié à
Si la CGT et FO ont d'ores et déjà rejeté les propositions du Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC n'ont pas encore donné leur réponse. 

Ils s’étaient accordés quatre mois pour peaufiner leurs propositions et se mettre d'accord. Mais les syndicats FO et CGT ont finalement dit non à l'ultime proposition du Medef. Le syndicat patronal, qui veut reporter de fait l'âge de départ à la retraite, a donné aux autres syndicats un délai de deux heures pour réfléchir. La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC n'avaient pas encore annoncé leur position vendredi en fin d'après-midi.

"Très mauvais pour le monde du travail". "Le projet d'accord qui est sur la table acte de fait le report de l'âge de départ en retraite et la baisse du niveau des pensions", a expliqué le négociateur de la CGT. "C'est très mauvais pour le monde du travail et les retraités." "C'est la direction confédérale de la CGT qui prendra la décision officielle mais la délégation a une position tout à fait négative sur ce projet d'accord", a ajouté Eric Aubin. "On nous a dit que le texte n'était pas modifiable. La négociation est terminée, donc on s'en va".

Pensions non revalorisées et une fusion de l'Agirc-Arrco. Première mesure proposée par l’organisation patronale, et probablement la moins polémique : ne pas revaloriser le niveau des pensions complémentaire pendant trois ans. L’autre mesure préconisée était encore plus sensible : inciter les cadres à ne pas partir à la retraite à 62 ans en imposant "une minoration temporaire et dégressive". En clair, selon ce scénario, celui qui prennait sa retraite à l’âge légal, soit 62 ans, ne touchait pas toute sa pension complémentaire. Le patronat proposait enfin une fusion de l'Arrco et de l'Agirc à partir du 1er janvier 2019. Une mesure qui permettrait des économies d’échelle, selon lui. Les syndicats, eux, veulent plutôt une hausse des cotisations. 

Déficit de 1,65 milliard d'euros. Les partenaires sociaux sont censés trouver un accord d'ici la fin de l'année, mais les négociations pourraient déborder sur 2016. A défaut, l'Agirc et l'Arrco, les deux régimes de retraites complémentaires des salariés du privé et des cadres, accumulent un déficit accumulé de 1,65 milliard d'euros. Ce qui rend incontournable une réforme.