EADS s’incline devant Boeing

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Il juge déloyal l’appel d’offres pour le renouvellement des avions ravitailleurs américains.

EADS s’est incliné, mais s’explique. Le géant européen de l’aéronautique s’est retiré, lundi, de la course à l’avion ravitailleur. Il reproche au gouvernement américain d'avoir fait preuve de partialité dans son appel d'offres.

"Contrairement au premier appel d'offres, que nous avions clairement gagné il y a deux ans, celui en cours est biaisé en faveur de l'avion plus petit et moins performant de la concurrence", c'est-à-dire de l'américain Boeing, a déclaré l'Allemand Thomas Enders, patron d'Airbus, à l'édition en ligne du quotidien économique Financial Times Deutschland.

Du protectionnisme ?

Le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle, s'est pour sa part déclaré "déçu de la manière d'agir du ministère américain de la Défense", qui a "clairement favorisé" Boeing. "Même pour l'approvisionnement dans le domaine de la défense, la libre concurrence ne devrait pas être entravée de manière unilatérale", selon le ministre libéral.

"Tout particulièrement pendant la crise actuelle, les plus petits signes de protectionnisme sont dommageables", a-t-il ajouté. "Nous sommes bien sûr très frustrés de cette situation", a pour sa part indiqué Thomas Enders, "mais les vrais perdants ce sont l'armée américaine et les contribuables américains".

EADS garde le rythme

La stratégie du groupe est se de développer dans les activités militaires et aux Etats-Unis, afin de moins dépendre des cycles de l'aviation civile et de sa principale filiale Airbus.

Louis Gallois a par ailleurs jugé que le marché de l'aviation civile offrait désormais "plus de visibilité". C'est ce qui conduit Airbus à augmenter la cadence de production de sesmoyens-courriers de la famille A320 de 34 à 36 par mois à partir de décembre 2010. "Ce n'est pas l'euphorie, le nombre de commandes sera limité et peut-être aussi limité en 2011, mais le carnet de commande se solidifie", a jugé Louis Gallois.

EADS a publié mardi matin une perte de 763 millions d'euros en 2009, contre un bénéfice de 1,572 milliard l'année précédente, en raison de provisions sur son avion de transport militaire A400M et sur l'A380.