Du sursis requis contre les Contis

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Six ouvriers de Continental ont été rejugés pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne.

Des peines de deux à cinq mois de prison avec sursis, quasi-équivalentes à celles prononcées en première instance, ont été requises mercredi en appel contre six ouvriers de Continental. Ils sont poursuivis pour le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, dans l'Oise, en avril dernier.

"Je vous demande un verdict d'indulgence", de "compréhension", a déclaré l'avocat général Pierre Avignon, dans son réquisitoire devant la cour d'appel d'Amiens. Il a souligné qu'une relaxe, réclamée de toutes parts par les soutiens des prévenus, "serait la porte ouverte à l'impunité". L'arrêt de la cour a été mis en délibéré au 5 février.

En première instance, les six ouvriers avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Compiègne à des peines allant de trois à cinq mois de prison avec sursis. Les six condamnés, dont le délégué CGT Xavier Mathieu, avaient fait appel. Un septième homme avait été relaxé.

En fin de matinée mercredi, dans les rues d'Amiens, entre 750 et 1.500 personnes ont manifesté pour demander la relaxe des six ouvriers de Continental. "Relaxe pour nos six camarades. Halte à la répression anti-ouvrière. Défense des libertés publiques" : tels étaient les slogans sur les banderoles en tête de cortège. De nombreuses personnalités de gauche s'étaient ralliées à la manifestation, dont le leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, la secrétaire nationale du PCF Marie-Georges Buffet, la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, le député communiste Maxime Gremetz et le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Le 21 avril, quelque 200 ouvriers de l'usine de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfecture après avoir appris le rejet par la justice de leur demande d'annulation du plan social.

Symbole des batailles sociales de l’année 2009, le combat des 1.120 salariés de l'usine Continental de Clairoix a permis de trouver un accord en juillet 2009 sur une prime de départ extra-légale de 50.000 euros pour chaque "Conti". Plusieurs organisations de gauche ont réclamé en vain l'abandon des poursuites à l'encontre des six ouvriers, dénonçant une "condamnation pour l'exemple" et une "criminalisation du mouvement social".