Dix-sept associations soupçonnées d’escroquerie

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Le parquet de Paris a ouvert en mars une information judicaire pour "escroquerie" et "abus de confiance" à l’encontre de 17 structures.

Le scandale pourrait faire grand bruit. Dix-sept associations caritatives sont dans le viseur de la justice pour des détournements de dons présumés, qui pourraient au final se chiffrer à plusieurs millions d’euros. Selon Le Parisien, le parquet de Paris a ouvert au mois de mars une information judiciaire pour "escroquerie" et "abus de confiance" à l’encontre de ces structures, parmi lesquelles la Ligue européenne contre la Maladie d’Alzheimer (Lecma), parrainée par André Dussolier, ou l’Association Mère Teresa pour les enfants (AMTE).

La plupart des associations visées sont domiciliées aux Etats-Unis. "Plusieurs n’ont qu’une simple adresse en France, correspondant à une domiciliation d’entreprise, confie une source proche de l’affaire citée par Le Parisien. La plupart semblent avoir été dupliquées sur un modèle unique. Seul l’objet social ou la mission ont été modifiés. De multiples investigations sont en cours pour remonter la piste des organisateurs de ce système."

Les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), saisis du dossier, s’intéressent d’ailleurs plus aux dirigeants et fondateurs de ces associations qu’aux salariés français. Ces derniers "sont sans doute de bonne foi, précise une source proche de l’enquête. Ils sont convaincus du bien-fondé de leur action."

Mais outre les responsables d’une telle fraude, la question principale à laquelle les enquêteurs devront répondre est celle de la destination réelle des dons. Selon Le Parisien, l’argent pourrait être capté par pléthore d’intermédiaires, chargés par exemple du courrier ou de la récolte des fonds, payés par les associations. Selon une source proche du dossier, entre 1% et 20% seulement des dons pourraient réellement servir aux causes que les associations mises en cause prétendent défendre.

Quelques associations mises en cause ont répondu à ces accusations. Bénédicte saxe-Sers, présidente de l’Association pour la recherche sur le diabète (ARD) affirme ainsi que "l’ensemble des dons collectés sert exclusivement à financer la recherche en France. L’an passé, nous avons reversé de l’argent à l’institut pasteur à paris et à un professeur de CHU à Lille. Géraldine Drexel de Buchy, manageuse de la Lecma, assure de son côté que "les dons sont de plus en plus importants chaque année à destination de la recherche en France. Certes, le ratio argent récolté/argent reversé pour la recherche est encore trop faible, mais nous avons financé treize projets en France depuis 2005."