Des ONG dénoncent la baisse de l'aide publique au développement, annoncée par Gérald Darmanin

Gérald Darmanin compte réduire le train de vie des ministères et en particulier celui du Ministère des Affaires étrangères en charge de l'aide publique au développement
Gérald Darmanin compte réduire le train de vie des ministères et en particulier celui du Ministère des Affaires étrangères en charge de l'aide publique au développement © Martin BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé que, pour contenir le déficit public à 3%, le budget de l'aide publique au développement allait être réduit de 141 millions d'euros.

Plusieurs ONG ont fustigé mardi la réduction de l'aide au développement annoncée par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin dans le cadre des économies à faire en 2017 pour boucler le budget et contenir le déficit à 3% du PIB.

Tailler dans ce budget, une mauvaise idée pour les ONG. "Mettre dans le même panier l'aide publique au développement et les frais de gestion des ministères, c'est considérer la lutte contre l'extrême pauvreté, les changements climatiques et les grandes pandémies mondiales comme accessoires", a déclaré Friederike Röder, directrice France de l'ONG One, citée dans un communiqué.

Gérald Darmanin a annoncé au Parisien avoir trouvé 4,5 milliards d'euros d'économies sur le budget de l'État, en réduisant le train de vie des ministères. En particulier, le budget du ministère des Affaires étrangères sera amputé de 282 millions d'euros, "dont la moitié sera de la baisse de l'aide publique au développement", a indiqué le ministre.

Une coupe budgétaire "scandaleuse". Selon One, "141 millions d'euros pourraient par exemple permettre à 1,4 million de personnes atteintes du VIH d'avoir accès à un traitement vital". Oxfam a pour sa part qualifié cette coupe budgétaire de "scandaleuse". Les deux ONG accusent Emmanuel Macron de renier ses engagements.

"Macron renierait-il déjà ses propres déclarations et engagements ?" One rappelle que lors de son premier discours en tant que président de la République, en mai, il avait assuré que la France serait "attentive (...) au respect des engagements pris en matière de développement et de lutte contre le réchauffement climatique".

"Dès les premiers mois de sa mandature, Emmanuel Macron renierait-il déjà ses propres déclarations et engagements ?", s'interroge Friederike Röder, appelant le chef de l'État à "oeuvrer pour que l'aide publique au développement soit sortie du calcul du déficit public" dans le cadre de la révision des traités européens.