Des amendes plus lourdes pour les sociétés qui ne publient pas leurs comptes

L'entreprise Bigard pourrait bientôt payer une forte amende si elle ne publie pas le montant de ses bénéfices.
L'entreprise Bigard pourrait bientôt payer une forte amende si elle ne publie pas le montant de ses bénéfices. © FRED TANNEAU / AFP
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Emmanuel Duteil avec A.H.
Le gouvernement veut obliger les entreprises de l'agroalimentaire à publier leurs comptes. Pour les récalcitrants, l'amende pourrait aller jusqu'à 5% de leurs bénéfices en France.
INFO EUROPE 1

Combien gagnent vraiment Lactalis, qui détient notamment la marque Président, ou Bigard, qui possède Charal ? Aujourd'hui, la loi oblige les entreprises à publier leurs bénéfices. Pourtant, plusieurs d'entre elles préfèrent payer une amende plutôt que de s'y plier. Pour les contraindre à rendre ces chiffres publics, le gouvernement veut les toucher au portefeuille. 

Des millions d'euros d'amende. A ce jour, l'amende pour non publication de comptes est ridicule : 1.500 € et 3.000 € en cas de récidive. Pour un groupe comme Lactalis, le leader du lait dans le monde, ce n'est rien. Selon nos informations, le gouvernement veut désormais porter cette amende jusqu'à 5% du chiffre d'affaires réalisé en France. Pour un groupe comme Lactalis, l'amende se calculerait alors en dizaines - voire en centaines - de millions d'euros. Si l'on ignore toujours le chiffre d'affaires du groupe laitier en France, on connaît cependant celui réalisé dans le monde : 16 milliards d'euros.

Plus de transparence. Contacté jeudi, Lactalis ne voulait faire aucun commentaire. Même constat chez Bigard. Rien d'étonnant lorsque l'on sait que le culte du secret est quasiment érigé en stratégie des ces entreprises. Il est même impossible de trouver une photo du dirigeant de Lactalis sur Internet. C'est justement pour apporter un peu plus de transparence dans ce secteur que le gouvernement veut les obliger à publier leurs comptes. On pourrait alors savoir si ces entreprises sont rentables ou pas et s'ils peuvent ou pas payer plus cher les producteurs. En pleine crise de l'élevage, cette dernière information intéresserait fortement les producteurs.

Cette disposition devrait figurer dans la loi Sapin qui doit être présentée à la fin du mois en Conseil des ministres.