Derrière les "poussins", les auto-entrepreneurs

© CAPTURE D'ECRAN
  • Copié
Thomas Morel , modifié à
Un énième mouvement lancé sur Internet proteste contre la réforme annoncée par le gouvernement.

C'est toute la basse-cour qui se mobilise peu à peu contre le gouvernement. Après les "Pigeons" (ces entrepreneurs qui protestaient contre l'imposition sur la vente d'entreprises), les "canaris" (leur équivalent nantais), les "moineaux" (de jeunes entrepreneurs en difficulté) et les "moutons" (qui protestaient contre la hausse des taxes sur les travailleurs indépendants), ce sont cette fois les "poussins" qui prennent les armes. Leur but, défendre le régime de l'auto-entreprise, que le gouvernement serait selon eux "en train de briser".

>> A LIRE AUSSI : Auto-entrepreneurs : ce qui va changer

Qui sont-ils ? Les "poussins" se présentent sur leur site Internet comme un "collectif composé d'auto-entrepreneurs et de citoyens, apolitiques, transpartisans et indépendants de tout syndicat". Ils protestent contre la réforme du régime de l'auto-entreprise annoncée il y a une semaine par Sylvia Pinel pour la rentrée prochaine. La ministre de l'Artisanat souhaite en effet que les auto-entrepreneurs qui exercent leur activité à titre principal ne puissent bénéficier de ce régime simplifié que pendant deux ans avant de devoir changer de statuts en devenant, par exemple, une SARL. Ce afin de s'assurer que le concept d'auto-entreprise, qui avait été créé à l'origine comme un tremplin vers une "vraie" entreprise, ne devienne pas un statut définitif.

Un projet d'autant plus difficile à accepter pour les poussins qu'un récent rapport de l'Inspection générale des finances de l'Inspection générale des affaires sociales, commandé par le gouvernement,  préconisait au contraire de maintenir la simplicité et la gratuité du régime.

>> A LIRE AUSSI : Panique chez les auto-entrepreneurs

Un fort soutien médiatique. Depuis quelques jours, leur mouvement prend de l'ampleur. Sur la seule journée de mardi, plus de 6.000 personnes ont, selon les responsables du mouvement, signé la pétition. Celle-ci a également reçu le soutien de l'Union des auto-entrepreneurs et de la fédération des auto-entrepreneurs, les deux principales organisations représentatives du régime. François Hurel, président de l'Union des Auto-entrepreneurs, exprime pour Europe1.fr ses inquiétudes : "L'objectif de réforme de la ministre crée une séparation entre ceux qui exercent à titre principal et ceux qui en tirent seulement un revenu complémentaire. Mais c'est impossible de dire qui exerce à titre principal ! Un demandeur d'emploi, un étudiant, un RMIste, dans quelle catégorie rentrent-ils ?".

Fort de leur soutien grandissant, les "poussins" préparent désormais la suite. Mais si tous s'accordent pour affirmer qu'il faut donner de la voix, reste à trouver comment l'exprimer.