Dérapage du déficit public : la Cour des comptes tacle la gestion Hollande

Les derniers textes budgétaires du gouvernement sortant ont été entachés "d'insincérités", fustige la Cour.
Les derniers textes budgétaires du gouvernement sortant ont été entachés "d'insincérités", fustige la Cour. © XAVIER LEOTY / AFP
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avec AFP , modifié à
En avril dernier, la France s'était engagée à ramener son déficit public à 2,8% du PIB cette année et 2,3% en 2018, afin de repasser sous la barre fatidique des 3% exigée par les traités européens.

Le déficit public devrait déraper à 3,2% du produit intérieur brut en 2017 selon la Cour des comptes, qui tacle dans un audit l'ancien président François Hollande et tire la sonnette d'alarme à l'approche du premier budget du quinquennat Macron.

Dépassement de 0,4 point.Et les conclusions sont sans appel : "en 2017, sans mesures fortes de redressement, le déficit public dépasserait l'objectif de 0,4 point de PIB" pour atteindre 3,2% de PIB, estiment les sages de la rue Cambon. En cause : une sous-budgétisation pour certains ministères, mais aussi la recapitalisation d'Areva, qui pourrait conduire à dégrader les comptes publics de 2,3 milliards d'euros, et un rendement plus faible que prévu de la cellule de régularisation fiscale pour les contribuables détenant un compte caché à l'étranger.

Les décisions prises sous Hollande en cause. Concrètement, cela correspond à un dérapage d'environ 8 milliards d'euros par rapport aux prévisions. Une évaluation réalisée "à politique inchangée", en ne se basant que sur les décisions publiques prises sous le précédent gouvernement, et non sur les promesses de campagne d'Emmanuel Macron. En avril dernier, la France s'était engagée à ramener son déficit public à 2,8% du PIB cette année et 2,3% en 2018, après 3,4% en 2016, afin de repasser sous la barre fatidique des 3% exigée par les traités européens, pour la première fois depuis 10 ans.

Sous-estimation des dépenses. Mais les derniers textes budgétaires du gouvernement sortant (la loi de finances initiale pour 2017 et le programme de stabilité adressé à Bruxelles) ont été entachés "d'insincérités", fustige la Cour, sévère avec la gestion des deniers publics sous François Hollande. Le risque de dérapage en 2017 résulte "quasi exclusivement d'une sous-estimation des dépenses de l'Etat", écrivent les magistrats. Or le gouvernement était conscient de ces problèmes "dès l'automne 2016, et de manière plus précise encore, en avril dernier", ajoutent-ils.