Dégressivité des allocations chômage : "Cela n'aide pas au retour à l'emploi"

François Hommeril dénonce le "populisme" du gouvernement.
François Hommeril dénonce le "populisme" du gouvernement. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Pour le président de la CFE-CGC, syndicat de cadres, la dégressivité des allocations chômage annoncée jeudi par le Premier ministre est une mesure "populiste" et "inefficace".
INTERVIEW

Ce n'est pour l'heure qu'une piste, selon La République en marche. Mais la dégressivité des allocations chômage peut être "dans certains cas (…) envisagée", a déclaré jeudi soir le Premier ministre Édouard Philippe sur France 2, évoquant une mesure pour des "salaires très élevés", autrement dit les cadres.

"Déçu que ce débat refasse surface". François Hommeril, président du syndicat de cadres CFE-CGC, se dit "extrêmement déçu que ce débat refasse surface" au regard de l'intérêt très relatif d'une telle mesure, selon lui. "La dégressivité des allocations est totalement inefficace sur le plan économique", explique-t-il, citant à l'appui une étude de janvier 2017 "qui démontre que la dégressivité, partout où elle est employée, n'aide pas au retour à l'emploi".

Quant à la logique de faire progressivement baisser les allocations des cadres par paliers, elle serait tout simplement biaisée : "On part du principe que le chômeur ne s'active pas pour rechercher un emploi, c'est scandaleux de dire ça !".

Une mesure populiste ? François Hommeril accuse même le gouvernement de faire preuve de démagogie : "Comment peut-on dénoncer le populisme en Hongrie ou en Italie et faire acte du même populisme ? Je ne connais pas de meilleure définition du populisme que de décrire une catégorie de personnes aux yeux des autres pour masquer les vrais problèmes."