Déficits : pour l'Europe, le compte n'y est (toujours) pas

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avec Reuters , modifié à
RAPPEL A L'ORDRE -  Les ministres des Finances de la zone euro demandent à Paris de prendre des mesures d'assainissement budgétaire.

Le discours commence à être rôdé : la France vient une nouvelle fois d'être rappelée à l'ordre par ses partenaires européens pour la gestion de ses déficits. Les ministres des Finances de la zone euro ont en effet demandé lundi à la France de prendre des mesures additionnelles d'assainissement budgétaire pour réduire son déficit structurel. Objectif, ramener le déficit dans les limites du pacte de stabilité, comme Paris s'y est déjà engagée à plusieurs reprises.

Pour les Européens, Paris a fait de l'austérité allégée. Après la crise des subprimes, l'Union européenne a eu à subir la crise de la dette, bien que l'Europe ne soit pas allée aussi loin que les Etats-Unis ou le Japon dans l'endettement. Toujours est-il que l'Europe du Sud a été profondément fragilisée et que l'UE a décidé de se protéger. Désormais, en vertu de la règle d'or, les Etats européens se sont engagés à encadrer leurs déficits : un pays peut, certes, dépenser plus d'argent qu'il n'en récolte, mais dans la limite de 0,5% du PIB.

Problème : cette règle, la France ne l'a pas respectée et ce malgré l'obtention d'un nouveau délai. Ses partenaires ont donc décidé de la garder à l'oeil et ont fixé un objectif : en juin 2013, l'Eurogroupe a demandé à Paris de réduire de 0,8 point de PIB son déficit structurel en 2014 et encore en 2015. Mais les derniers estimations européennes indiquent que la France n'a probablement réduit son déficit que de 0,1 point cette année et prévoit une baisse de 0,3 point en 2015, ce qui l'expose à des sanctions de la Commission européenne en mars prochain.

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La Commission tient le même discours. En pointant du doigt Paris, l'Eurogroupe partage l'analyse de la Commission sur la non conformité du budget français au regard du pacte de stabilité. Et, comme Bruxelles, il estime que "des mesures additionnelles seront nécessaires pour montrer une amélioration de l'effort structurel". La France a déjà fait un tel ajustement fin octobre 2014 afin d'éviter des sanctions européennes. Ce n'était peut-être pas le dernier. 

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Où en est Paris avec ses déficits ? Le gouvernement français table sur un déficit public de 4,4% du PIB en 2014 et prévoit 4,1% pour 2015. A terme, l'objectif est de repasser sous la barre des 3% en 2017, contre 2015 initialement.