Croissance : la consommation cale aussi

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Sophie Amsili avec Axel de Tarlé , modifié à
Le principal soutien de la croissance française a très mal commencé l'année. Explications.

L'alerte. C'est le principal moteur de la – faible – croissance française mais il commence à son tour à donner de sérieux signes d'essoufflement. La consommation des ménages français est en recul depuis le début de l'année : -0,9% en janvier et -0,2% en février selon les chiffres de l'Insee.

Les secteurs qui inquiètent. Réputés stables, ils passent dans le rouge. Ainsi, les ventes de meubles diminuent de 4,4% sur un an selon l'Institut de Promotion et d'Etudes de l'Ameublement (Ipea). D'après, l'Institut français du libre-service (IFLS) cité par Les Echos, même les dépenses dans l'alimentation décrochent. Du côté du bricolage, l'activité a reculé de 7,75% d'après la Fédération des magasins de bricolage (FMB). Plus largement, les ventes du commerce spécialisé (hors alimentaire) ont plongé de 5% en février, selon la fédération professionnelle Procos, l’équipement de la maison et de la personne étant particulièrement touchés. L'électronique, en particulier, a plongé de 19% depuis le début de l'année : téléviseurs, lave-linges ou encore réfrigérateurs sont concernés.

Le quotidien Les Echos, qui s'appuie sur d'autres études, conclut que seuls les smartphones et la confiserie réussissent à garder la tête hors de l'eau en ce début d'année !

"Une sensibilité aux promotions". "On sent une consommation très fragile et une sensibilité aux promotions plus importante qu'avant", a reconnu Philippe Manzoni, président des enseignes Intermarché et Netto, invité sur Europe 1 vendredi. Même si, en ce début d'année, "les volumes sont toujours positifs", le distributeur admet être "inquiet comme tout le monde" pour 2013. "Néanmoins, on a mis en place des leviers dans nos hypermarchés pour contrer ça", assure Philippe Manzoni, citant de nouvelles gammes de produits lancées et qui ne sont pas "des premiers prix".

Pourquoi ce ralentissement ? Le pouvoir d'achat des Français baisse pour la première fois depuis trente ans : - 0,1% en 2012. La peur de l'avenir et surtout du chômage incite également les ménages à reporter leurs achats et même leurs sorties, comme celles au restaurant.

Pas de mesure de relance à attendre. Et il ne faut pas attendre un coup de pouce à la consommation, qui viderait un peu plus les caisses de l'Etat. Le gouvernement a choisi, pour relancer la croissance, de miser sur l'activité des entreprises : encourager l'investissement et les exportations pour créer de l'emploi. François Hollande a bien évoqué en mars un déblocage de la participation salariale mais qui est, depuis, resté sans suite.