Crise de la dette : quelques avancées...

Le sommet à Bruxelles a apparemment permis de rapprocher un peu le couple franco-allemand.
Le sommet à Bruxelles a apparemment permis de rapprocher un peu le couple franco-allemand. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Les dirigeants européens ont tracé dimanche des grandes lignes. Mais tout reste à faire.

Sauver la Grèce, aider les banques, renforcer le Fonds de secours européen, améliorer les institutions…les dirigeants européens ont tenté de trouver des solutions à la crise de la dette qui menace la zone euro, lors du sommet de dimanche à Bruxelles. Des désaccords persistent toutefois et la semaine qui s'ouvre sera cruciale. Europe1.fr fait le point sur les grands chantiers en cours.

FESF

Enjeux. Le couple franco-allemand affiche depuis quelques jours de fortes divergences sur la manière de renforcer la force de frappe du Fonds de soutien de la zone euro (FESF), un instrument financier indispensable pour enrayer la contagion de la crise de la dette.

Avancées. A l'issue d'un bras de fer, Paris a été contraint d'abandonner son idée d'impliquer la Banque centrale européenne (BCE) dans le renforcement du pare-feu de la zone euro. La chancelière allemande Angela Merkel s'y opposait catégoriquement, au motif que cela aurait violé l'interdiction juridique faite à la BCE d'aider budgétairement les gouvernements.

Désormais, deux scénarios, mais assortis de multiples variantes, sont encore à l'étude pour donner au FESF une puissance de feu d'au moins 1.000 milliards d'euros, selon les chiffres qui circulent. L'un propose qu'il agisse comme un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté, l'autre envisage la création d'une sorte de fonds spécial destiné à accueillir des contributions d'investisseurs tiers, et qui pourrait être adossé au Fonds monétaire international. A noter que le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, devrait certainement se prononcer dans son ensemble mercredi sur le renforcement du FESF. Il appartient en effet aux députés allemands de donner un mandat de négociation à Angela Merkel pour les plans d'aide aux pays surendettés de la zone euro.
 

> Pour en savoir plus sur le FESF, cliquez ici.

GRECE

Enjeux. En plus du FESF, la réponse à la crise consiste à stabiliser la Grèce, asphyxiée par une dette colossale de quelque 350 milliards d'euros, et à imposer aux banques créancières du pays des pertes importantes.

Avancées. Dans le détail, les pays de la zone euro se sont mis d'accord pour exiger des banques qu'elles encaissent des pertes d'au moins 50%. Des négociations sont en cours avec le secteur financier.

BANQUES

Enjeux. Renforcer les fonds propres des banques de la zone euro et casser le cercle vicieux de la défiance des marchés.

Avancées. Concernant la recapitalisation des banques, un accord a été trouvé samedi. Une soixantaine des plus grandes banques européennes devront ainsi se recapitaliser d'ici au 30 juin 2012 à hauteur de 100 milliards d'euros afin de détenir au minimum 9% de fonds propres "durs". Les Européens doivent encore définir les modalités de ce plan. Des annonces devraient être faites mercredi sur ce point. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a pour sa part estimé lundi que les banques françaises auront besoin d'augmenter leurs fonds propres de moins d'une dizaine de milliards d'euros dans le cadre d'une recapitalisation du secteur bancaire européen.

ITALIE

Enjeux. Inquiets d'un risque de contagion de la crise, les dirigeants européens se sont par ailleurs montrés sévères dimanche envers l'Italie qui croule sous une dette de 1.900 milliards d'euros. Rome est accusé de ne pas tenir ses engagements de rigueur budgétaire et de ne pas assez réformer son économie.

Avancées. Ces avertissements sévères semblent avoir été entendus par le chef du gouvernement italien: ce dernier a annoncé son intention de convoquer un conseil des ministres extraordinaire lundi pour réformer le système des retraites. > L'Italie au pied du mur. Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien.

GOUVERNANCE DE LA ZONE EURO

Enjeux. La réforme de la gouvernance de la zone euro pour afficher une cohérence entre les activités de la zone euro et celles de l'Union européenne.

Avancées. Les dirigeants européens ont nommé Herman Van Rompuy à la tête des réunions des sommets de la seule zone euro, en plus de sa casquette de patron de l'UE. Il aura notamment pour mission de coordonner au plus haut niveau les travaux de l'Union monétaire, tout en assurant la liaison avec les pays de l'UE n'utilisant pas la monnaie commune.

La tâche reste donc immense pour les dirigeants européens. Un sommet de suivi, après celui de dimanche, doit se tenir à Bruxelles mercredi. Herman Van Rompuy avait dans un premier temps invité les seuls dirigeants de la zone euro à ce sommet. Trop c'est trop, a répondu en substance le Premier ministre britannique David Cameron. "La crise de la zone euro affecte toutes nos économies, y compris celle de la Grande-Bretagne", a-t-il martelé. Les pays de l'UE non membres de la zone euro, comme la Suède, n'apprécient pas en effet cette Europe à deux vitesses qui prend forme. Ils ont obtenu dimanche qu'un sommet des 27 ait lieu mercredi, une heure avant celui de la seule zone euro. > Pour en savoir plus sur le "coup de gueule" de Cameron, cliquez sur ce lien.

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