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François Coulon, édité par Ugo Pascolo
Plus de 5.000 salariés de la filiale bretonne du Crédit mutuel, Arkéa, défilent ce jeudi après-midi pour demander leur indépendance vis-à-vis de la maison-mère. La direction nationale souhaite, au contraire, centraliser la filiale. 

C'est une guerre de sécession à la bretonne. Plus de 5.000 employés de la filiale Arkéa du Crédit mutuel défilent ce jeudi en début d'après-midi à Paris, entre Bercy et la Bastille. Objectif : obtenir l'indépendance qui a été votée dans 95% des caisses locales de la filiale. C'est un bras de fer qui dure depuis des années entre la direction du Crédit mutuel nationale et celle d'Arkéa. Et si les salariés se rebellent, c'est parce qu'ils ont peur de disparaître.  

Un breton sur deux est chez Arkéa. "Cette menace de centralisation nous angoisse, nous fait peur", souffle Anne-Sophie Berthou, juriste au siège d'Arkéa. "Des coupes seraient faites au niveau des effectifs, donc nous sommes tous inquiets et mobilisés pour défendre nos emplois sur nos territoires respectifs", détaille-t-elle. "C'est une sorte de Brexit (en référence à la sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne, ndlr) pour conserver notre autonomie", indique de son côté Anne-Katell Quentric, porte-parole du collectif des salariés. "Le Crédit mutuel d'Arkéa est la banque de 50% des bretons, notre présence est vitale pour notre territoire".

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Le soutien des leaders du mouvement Bonnets Rouges. "Nous estimons à 4.500 emplois directs et indirects l'impact à terme sur l'emploi si jamais nous étions centralisés au sein du Crédit mutuel", révèle-t-elle. "Nous sommes victimes d'attaques très violentes de la part de la confédération, donc nous ont dit : 'ça suffit, il est temps de passer à la mise en oeuvre opérationnelle de notre indépendance !'". Dans le cortège parisien, les salariés d'Arkéa ont deux soutiens emblématiques, les deux leaders du mouvement Bonnets Rouges [Christian Troadec et Thierry Merret, ndlr] au slogan inchangé : "décider et travailler au pays".