Des "selfruits" pour dénoncer l'embargo russe

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Alexis Toulon et Pascal Berthelot , modifié à
Pommes, poires, prunes… les fruits européens n’ont plus grâce aux yeux du Kremlin. En réponse, les citoyens de l’Union européennes croquent les fruits locaux.

L’embargo russe sur les produits agricoles européens met en difficulté les producteurs en pleine période de récolte. Loin de baisser les bras, les jeunes Polonais et Lituaniens ont répondu avec humour à Vladimir Poutine en se prenant en photo croquant le fruit défendu, devant les ambassades russes. Les "pearfruit" (contraction de fruit et de poire) ont fait des émules jusqu’en Belgique et commencent à envahir la France.

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Des stocks de fruits à écouler. L’embargo, décrété par Vladimir Poutine en réponse aux sanctions occidentales contre la Russie, a immédiatement fait craindre une surproduction et un effondrement du prix de vente des fruits sur un marché européen saturé. En Belgique, un tiers des poires produites sont destinées à la Russie. La France y exporte elle pour 48 millions d’euros de fruits et légume par an.

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Un selfie agronomique et patriotique. Alors, avec le "selfruit", les producteurs jouent sur la corde patriotique et incitent leurs compatriotes à consommer local. Daniel Sauvaitre, président de l'association des producteurs de pommes françaises, avait déjà demandé sur Europe 1 "aux Français d'avoir le même réflexe que les Polonais. Comme ça, on va non seulement soutenir l’économie française, et on va dire non au diktat de Vladimir Poutine". Il répète donc son appel en image.

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Un succès marketing. "J’ai parlé avec un collègue polonais de cette situation. Depuis l’embargo, la demande intérieure a été multipliée par quatre", déclarait un producteur belge dans le journal Nieuwsblad. En Belgique, des appels se sont multipliés pour demander aux habitants de manger une poire de plus par semaine. Objectif : dévorer la production destinée à la Russie, éviter les gaspillages et sauver les agriculteurs. Et sur Twitter, #shareapear se fait viral et les ventes ont doublé en quinze jours.