Continental : 678 licenciements invalidés

678 salariés de Continental ont obtenu l'annulation de leur licenciement devant le conseil des Prud'hommes.
678 salariés de Continental ont obtenu l'annulation de leur licenciement devant le conseil des Prud'hommes. © REUTERS
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Thomas Morel avec AFP , modifié à
La justice a donné raison aux salariés de l'usine de Clairoix, qui estimaient avoir été injustement licenciés.

L'info. "Cette victoire, c'est votre victoire à vous". Vendredi matin, l'avocate des 678 ex-salariés de l'usine de Clairoix, dans l'Oise, leur a annoncé l'annulation de leur licenciement devant le conseil des Prud'hommes. Une victoire au goût amer puisqu'elle ne permettra pas aux "Conti" de récupérer leur emploi, l'usine ayant fermé ses portes il y a trois ans.

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Les raisons d'une condamnation. Pour la justice, deux éléments justifient l'invalidation du plan de licenciement. D'une part, l'absence de motif économique : selon le conseil des Prud'hommes, l'état des finances de Continental ne suffisait pas à expliquer la fermeture de l'usine. Par ailleurs, les conseillers estiment que Continental n'a pas respecté un accord interne : en 2007, la direction s'était engagée à maintenir l'emploi sur le site, en échange d'un retour à la semaine de 40 heures de travail. "On est très heureux, mais j'arrive pas à l'exprimer parce que ça laisse quand même un goût amer. Nous on le sait depuis le début qu'il n'y avait aucune raison économique, que cette entreprise était viable", a encore ajouté Xavier Matthieu

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Une victoire symbolique. L'usine de Clairoix ayant fermé ses portes début 2010, les 678 salariés ne reprendront pas le travail. Pour eux, la victoire est donc avant tout symbolique. "C'est une victoire avec les larmes aux yeux (...), mais c'est une victoire quand même", a ainsi clamé Xavier Matthieu, ex-leader charismatique des "Conti", devant ses anciens collègues. Mais les "Conti" n'ont pas pour autant tout perdu dans l'affaire :vendredi, le conseil des Prud'hommes leur a octroyé en moyenne 30 à 36 mois d'indemnités. "C'est quand même des sommes énormes. (...) Malheureusement, ça n'effacera pas le désastre social. Il y a eu plusieurs suicides, 250 divorces, des familles éclatées...", raconte, très ému, Antonio Da Costa, ex-délégué CFTC de l'usine.

Vendredi, l'entreprise de pneumatiques réfléchissait à l'idée de faire appel de "ces condamnations extrêmement lourdes", selon l'avocat de Continental, Me Patrick Thiébart, au micro d'Europe 1. Ce dernier encourage d'ailleurs l'entreprise à faire appel.