Comment les Européens voient la voiture de demain

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3 QUESTIONS A - Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire Cetelem dont la dernière étude vient de sortir.

Pouvoir d'achat rogné, transition écologique, le diesel pointé du doigt, ventes d'automobiles en baisse, fermeture d'usine : le secteur automobile traverse une passe difficile depuis la crise en 2008. Les constructeurs tentent donc de revoir leur modèle économique mais aussi leur offre. Mais la perception des conducteurs a-t-elle aussi évolué ? L'Observatoire de l'automobile Cetelem, filiale du groupe BNP Paribas, a posé la question à un panel d'Européens.

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>> Europe1.fr a demandé à Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire Cetelem, de commenter la dernière étude menée par l'institut TNS Sofres auprès de 4.830 individus vivants dans huit pays européens.

Les Européens se voient-ils encore au volant d'une voiture dans les années à venir et, si oui, comment l'imaginent-ils ?

voiture electrique,

Flavien Neuvy : 74% des Européens que nous avons sondés disent que la place de la voiture dans notre société sera au moins aussi importante dans dix ans qu’aujourd’hui. Ils sont donc confiants dans l’industrie automobile et ils font également confiance aux constructeurs pour inventer la voiture du futur. Mais eux-mêmes ont beaucoup de mal à imaginer cette voiture de demain : quand on leur demande à quoi roulera leur prochaine voiture, un peu moins d’un tiers des Européens disent qu’ils ne savent pas, parce qu’il y a beaucoup d’offres, beaucoup de technologies nouvelles et ils ne les connaissant pas toutes. Mais ce qui est intéressant, c’est de voir qu’un quart des Européens pensent que leur prochaine voiture sera une voiture hybride, or ils étaient beaucoup moins nombreux à le penser il y a 5 ans. Donc la voiture hybride fait une véritable percée, plus d’ailleurs que la voiture 100% électrique.

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Votre étude montre que le changement ne concerne par que les motorisations mais aussi les usages.

F. N. : Oui, les Européens pensent que l’usage de la voiture va beaucoup évoluer au cours de ces prochaines années. La voiture sera à leurs yeux sera beaucoup plus partagée : pour un sondé sur deux, la voiture ne sera plus un bien dont on est l’unique propriétaire, ce sera une voiture qu’on pourra utiliser à la demande, en fonction de ses besoins. On voit bien qu’au cours des prochaines années, l’usage devrait beaucoup évoluer.

Quelle forme d'usage collectif les automobilistes sondés privilégient-ils ?

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F. N. : Très clairement, le covoiturage est aujourd’hui bien identifié, bien compris et d’ailleurs il se développe fortement. Les solutions d’autopartage se développent également, notamment dans les grandes villes. C’est moins vrai dans les zones rurales évidemment mais les Européens connaissent ces systèmes, ils pensent que ça va se développer, ils sont prêts à utiliser ces nouveaux services. Plus de 70% des Européens pensent aussi que la location de voiture (notamment sous forme de leasing, ndlr) va se développer : les locations longue durée mais aussi les locations avec option d’achat, ce qui serait quand même une révolution si ces offres là devaient prendre de l’ampleur. Elles ont beaucoup progressé au cours des dernières années, c’est vrai en France mais aussi en Europe.

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