Comment Air France veut entamer sa mue

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avec Fabien Cazeaux , modifié à
La compagnie aérienne va muscler son offre long-courrier, plus rentable, et réduire ses effectifs.

La compagnie aérienne Air France a dévoilé jeudi les grandes lignes de sa future réorganisation, une évolution jugée nécessaire pour mettre fin à des pertes sans cesse croissantes. Ce plan, baptisé Transform 2015, doit permettre de réaliser deux milliards d'économies en trois ans. Que faut-il retenir des annonces faites par la direction au comité d’entreprise ? Europe1.fr vous liste les principaux points.

Se recentrer sur les vols longs courrier. Air France/KLM a compris qu’elle n’était pas du tout compétitive sur les vols courts, devenus la spécialité des compagnies low-cost. La compagnie a donc décidé de réduire de près d'un quart sa flotte court et moyen-courrier à l'horizon 2014 : cette flotte passera de 145 à 111 avions. L’entreprise va en revanche renforcer son offre long-courrier, où la concurrence est moins forte et les marges plus confortables.

Développer en parallèle l’offre low cost. Dans le même temps, Air France va renforcer sa filiale à bas coûts Transavia. La flotte de cette branche low-cost va passer de 8 à 20 appareils, voire 22, d'ici 2015-2016. Fin 2011, Air France avait aussi ouvert trois "bases provinces" à Marseille, Toulouse et Nice, au fonctionnement plus économe. Pour ne pas handicaper sa propre offre classique, Air France va également abaisser ses tarifs en classe économique.

Revoir la politique salariale. Air France a annoncé le début d’un vaste chantier de renégociation des accords d'entreprise. L’objectif est de réduire les équipages, limiter les promotions automatiques mais aussi augmenter le temps de travail : bref multiplier les économies pour atteindre un gain de 20% de la productivité. Air France/KLM s’est en effet rendu compte que les coûts de son personnel sont supérieurs à ceux de ses deux principaux concurrents, Lufthansa et IAG (British Airways-Iberia).

Réduire les effectifs. Air France a longtemps été réputée pour la qualité de son service, assuré par un effectif pléthorique. Mais cela a un coût que ne peut plus supporter la compagnie alors que ses concurrents ont tous réduit la voilure. Un gel des embauches en 2012 et 2013 est déjà acté, mais la réorganisation en cours va tout de même conduire à un "sureffectif". Air France assure vouloir éviter les départs contraints et va entamer des discussions, probablement pour mettre en place un guichet de départs volontaires et négociés.

Une question : que deviendront les sureffectifs ? Air France a préféré se donner du temps et doit donner plus de précisions à la mi-juin. Côté syndicat, on attendait évidemment des précisions, d’autant qu’une partie des effectifs est dans la cinquantaine, ce qui laisse augurer un vaste plan de départs anticipés à la retraite.