Chine : une taxe fait bondir les divorces

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Sophie Amsili avec agences , modifié à
Visant les résidences secondaires, elle pousse de plus en plus de Chinois à divorcer… temporairement.

A Shanghai, le nombre de couples ayant déposé une demande de divorce a explosé cette semaine. 53 un en jour, soit cinq par minutes. Du jamais-vu. Même phénomène aux quatre coins de la Chine. Mais quelle est la cause de cette soudaine hausse de mariages brisés ? C'est en fait une décision de Pékin, annoncée vendredi pour limiter la hausse des prix de l'immobilier qui a tout déclenché. Le gouvernement chinois veut faire appliquer une taxe, déjà existante mais ignorée, de 20% sur les plus-values lors des ventes de résidences secondaires.

Des dizaines de milliers d'euros économisés

Cette loi prévoit toutefois une exception : un couple possédant deux propriétés peut se partager celles-ci en cas de divorce et revendre chacune en tant que résidence principale. Et ainsi échapper à la fameuse taxe. Le gouvernement n'avait pas prévu que les Chinois s'engouffreraient dans la brèche. Le divorce coûte en Chine à peine quelques yuans et les conjoints peuvent se remarier aussitôt après. Une procédure express qui peut permettre de réaliser des économies allant jusqu'à des dizaines de milliers d'euros.

D'après un officiel cité par le Shanghaï Daily, les autorités refusent de publier les chiffres témoignant de cette flambée des divorces par peur d'encourager ce phénomène. Pour dissuader les épouses, Pékin les a également mis en garde contre leurs maris volages qui pourraient profiter de leurs quelques jours de liberté...

La flambée des prix du logement est devenue un sujet de préoccupation national en Chine, où l'immobilier contribue pour plus de 10% à la croissance. Pour dégonfler cette bulle immobilière, Pékin a pris une série de mesures depuis 2010, dont des limitations sur l'achat d'un deuxième et d'un troisième logement par les particuliers, un relèvement de l'apport personnel pour obtenir un crédit ainsi que l'introduction de taxes foncières dans certaines villes. Après une période d'accalmie, les prix sont néanmoins repartis à la hausse depuis la fin de l'année de 2012.