Ces publicités qui lavent plus vert que vert

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Les Amis de la terre vont décerner le prix Pinocchio, une distinction contre le "greenwashing" pratiqué par des entreprises.

"Il faut expliquer au grand public que tous les beaux discours des entreprises, c’est du vent" : pour la deuxième année, l’association écologiste Les Amis de la terre part en croisade contre le "greenwashing", cette tendance dans la publicité à utiliser des arguments écologiques qui ne reposent en fait sur aucun engagement réel. Elle organise pour l’occasion un concours sur internet, le prix Pinocchio, dont le vote se termine samedi.

Quatre entreprises ont été "nominées". Parmi elles, la marque Herta "choisie" pour avoir vanté un jambon "100% naturel" qui ne fait l’objet d’aucun label officiel et le constructeur automobile Peugeot qui met en scène une voiture dans un décor idyllique avec la mention "Bonus écologique X 3".

Peugeot, contacté par Europe1.fr, se défend en assurant ne pas avoir été consulté pour cette publicité réalisée par un importateur à La Réunion. "Nous désapprouvons cette affaire. Nous avons au contraire créé une charte de communication responsable au sein du groupe PSA", argumente un porte-parole du constructeur français. Un engagement interne jugé insuffisant par Gwenael Wasse, des Amis de la terre, pour qui le secteur automobile reste "l’un des pires" en matière de "greenwashing".

Du côté de chez Herta, branche du groupe Nestlé, on assure qu’il n’y a pas de "risque de confusion" entre le jambon "100% naturel" et un produit labellisé "bio". "Les deux choses sont complètement différentes et les consommateurs bio ne se trompent pas car ils sont très informés et exigeants", assure une responsable du service communication de Nestlé. "Les entreprises s’en tirent toujours par des pirouettes", rétorque Gwenael Wasse, des Amis de la terre.

Mise en place après le Grenelle de l’environnement, en juin 2008, l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité veille bien au grain en matière de "greenwashing". Répondant à des plaintes déposées notamment par des associations écologistes, elle a émis plusieurs avis pour critiquer des spots verdis artificiellement. Mais en l’absence de loi sur la question, ils ne débouchent pas sur des sanctions.

Fannie Rascle