Ce que l'on sait déjà de la réforme des retraites

Jean-Paul Delevoye est à la manœuvre pour piloter le dossier très sensible des retraites.
Jean-Paul Delevoye est à la manœuvre pour piloter le dossier très sensible des retraites. © ETIENNE LAURENT / POOL / AFP
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Olivier Samain, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Les consultations sur la réforme des retraites reprennent mercredi, au ministère de la Santé. Ce dossier est l'un des chantiers les plus importants du gouvernement pour l'année à venir.
ON DÉCRYPTE

Quels contours va prendre la réforme des retraites, grand chantier social de l'année 2019 ? On devrait en savoir un peu plus mercredi sur ce que prépare le gouvernement : le Haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, réunit l'ensemble des partenaires sociaux pour faire le bilan des six premiers mois de la consultation qu'il a menée partout en France. À cette occasion, il pourrait apporter des premières précisions sur les grandes lignes de la réforme.

Un nouveau système par points

Ce que l'on sait déjà, c'est d'abord que le système actuel restera un régime par répartition où les actifs cotisent pour les retraités. Mais, et c'est la grande nouveauté, on basculera d'un système par annuités à un système par points : chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tout le monde au moment du départ à la retraite, comme le martelait Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Le statut qu'on aura pu avoir dans sa vie professionnelle n'aura plus d'importance. Ce sera un système de retraite universel qui viendra remplacer les 42 régimes actuels, dont les régimes spéciaux et le régime des fonctionnaires. Le chef de l'État l'a promis : l'âge légal ne bougera pas, ce sera toujours 62 ans.

Un "âge-pivot" envisagé

Mais une idée a fait son apparition ces derniers jours, comme l'ont révélé Les Échos : l'idée de définir un "âge-pivot" qui pourrait être 63 ans. En gros, rien n'empêcherait celui qui le souhaite de partir à 62 ans, mais il aurait une pension moins intéressante que s'il attendait un an de plus. À l'inverse, il y aurait une surcote pour ceux qui dépassent cet "âge-pivot". Les oppositions de gauche et de droite fustigent un projet hypocrite, car cet âge viserait à remplacer implicitement l'âge légal de départ à la retraite. 

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Enfin, une fois votée, la réforme ne s'appliquera pas tout de suite : ceux qui s'apprêtent à prendre leur retraite dans les cinq prochaines années ne seront pas concernés et seront toujours régis par le système actuel.

De nombreux points toujours en suspens

Il reste malgré tout d'énormes pans à définir. Quelle place, par exemple, pour la solidarité (permettre aux personnes qui ont eu une carrière hachée d'avoir une pension décente), ou pour les droits familiaux ? Le chantier des pensions de réversion reste aussi à aborder : le gouvernement a promis qu'elles ne seraient pas remises en cause, mais il y a 13 systèmes différents à l'heure actuelle.