CE d’Air France : "pas de trou"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"Aucune preuve d'enrichissement personnel" n'a été découverte, a indiqué le comité central d'entreprise après un examen mardi de l'audit.

Le calme après la tempête au sein de l’un des CE les plus puissants de France. Le comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, qui a examiné mardi un rapport d'audit sur ses comptes et sa gestion entre 2007 et fin 2009, n'a constaté "aucune preuve d'enrichissement personnel des élus" ni un trou de 21 à 24 millions d'euros comme avancé lundi par le quotidien Le Figaro.

Les élus du CCE n'ont donc pas voté le principe d'un dépôt de plainte, en raison de l’absence d’enrichissement personnel. Toutefois, ils prennent "acte des conclusions de l'expertise et des constats relevés susceptibles de compromettre certains grands équilibres et la pérennité de la structure", selon une motion dans laquelle ils ne donnent pas de chiffres. Dans le texte, les élus "affirment leur volonté de résoudre les problèmes de financement et de trésorerie du CCE et leur objectif de garantir la pérennité de cette institution au bénéfice de l'ensemble des salariés et de leur famille".

Les syndicats divergent sur les solutionsà apporter pour redresser le CCE. La CGT, premier syndicat de la compagnie aérienne, estime que "la situation financière du CCE est catastrophique" et que l'instance "doit être entièrement refondée sur des bases saines". FO a demandé "que des mesures soient prises par la direction d'Air France pour que le CCE remplisse complètement son rôle à la fois social et économique". De son côté, la CFTC propose "que soit confiée à un administrateur professionnel la gestion du CCE", jusqu'aux prochaines élections professionnelles en 2011. Pour sa part, le Syndicat national des pilotes de ligne demande "une réforme en profondeur des règles de gestion" du CCE.

Des extraits du rapport, révélé par Le Figaro, ont été mis en ligne sur le site internet du quotidien La Tribune. Selon le journal économique, le "trou" avancé par Le Figaro n'apparaît pas clairement. L'audit s'interroge sur certaines pratiques, dont "la prise en charge par le CCE de dépenses à vocation personnelle", comme des frais de nourrice, de location de voitures, de contraventions. La pratique de remboursement en espèces était "courante", rapporte La Tribune.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a déclaré mardi à l'Assemblée nationale qu'"à la demande du Premier ministre", il avait appelé lundi le directeur général d'Air France, pour demander "des explications". "S'il y a délit, la justice sera saisie", a indiqué le ministre.

Le CCE, qui compte 300 salariés, gère notamment des centres de vacances et des sorties culturelles pour les 63.000 agents Air France. La compagnie verse pour cela l'équivalent de 3,11% de la masse salariale chaque année, soit quelque 87 M EUR en 2009, répartis entre le CCE (45 M EUR) et huit comités d'établissement (CE) couvrant l'ensemble des catégories de personnels (navigants, siège...).

L'audit a été demandé en septembre par plusieurs syndicats, dont la CFDT. D'après les anciens élus, "il n'y a aucun trou dans le budget du CCE" car après un déficit de 8,8 millions en 2007, 3 millions en 2008, en 2009 il est à l'équilibre. Pour Air France toutefois, les comptes 2008, "visés par un commissaire aux comptes", étaient "positifs".