Carlos Ghosn : "Nous sommes en face d'un coup d'État !", juge Philippe Riès

© Toshifumi KITAMURA / AFP
  • Copié
Grégoire Duhourcau , modifié à
L'ancien directeur du bureau de l'AFP au Japon estime au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1, que Carlos Ghosn est la victime d'un "coup d'État organisé par les managers japonais" de Nissan.
INTERVIEW

Philippe Riès, qui a dirigé le bureau de l'AFP au Japon, où il a vécu pendant dix ans, a réagi avec virulence à la récente arrestation de Carlos Ghosn, accusé de fraude fiscale. "Nous sommes en face d'un coup d'État !", a-t-il affirmé au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1 "Le voile commence à se déchirer et les masques vont tomber."

Affaire Carlos Ghosn : au Japon, la garde à vue ne se passe pas du tout comme en France...

Des révélations troublantes. Celui qui a écrit, avec Carlos Ghosn, Citoyen du monde, se réfère notamment aux dernières révélations du Financial Times, selon lesquelles le patron de Renault et président du conseil d'administration de Nissan préparait une fusion entre Renault et Nissan, contre la volonté du conseil d'administration de Nissan. Ces éléments confirment sa première "impression" en voyant la "très étrange conférence de presse convoquée par Nissan pour charger Carlos Ghosn dans des conditions inouïes", très peu de temps après son arrestation.

L'enjeu de ce que Philippe Riès qualifie de "coup d'État organisé par les managers japonais" est, d'après lui, "l'équilibre des pouvoirs au sein de l'Alliance Renault-Nissan".

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"La responsabilité de l'État français est très lourdement engagée". Philippe Riès tient par ailleurs à souligner "la responsabilité de l'État français, très mauvais actionnaire de Renault (à hauteur de 15% du capital de l'entreprise, ndlr)", qu'il analyse comme étant "très lourdement engagée" : "Ils ont bloqué les différentes propositions de réorganisation de l'Alliance qui auraient dû être faites il y a quatre ou cinq ans."