Canicule : la consommation d'électricité due aux climatiseurs s'envole

Climatiseurs dans une maison de retraite (1280x640) PHILIPPE DESMAZES / AFP
En cette période de canicule, les climatiseurs marchent à plein régime, notamment dans les maisons de retraite. (Photo d'illustration) © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Olivier Samain, édité par Nicolas Rouyer
Les fortes chaleurs que connaît la France depuis plusieurs jours entraînent une hausse de l'utilisation des climatiseurs, et donc de l'électricité.

Dans les immeubles de bureaux, les aéroports et les magasins, les climatiseurs font désormais partie du décor. Depuis quelques années, les particuliers commencent eux aussi à s'en équiper pour rafraîchir leur logement… Avec la vague de chaleur qui vient de s'abattre sur la France, cette habitude a des conséquences inattendues sur la consommation d'électricité.

Un pic entre 16 et 17 heures. 560 mégawatts… autrement dit l'équivalent d'une demi-tranche de centrale nucléaire. Voilà ce que nous tirons en plus sur le réseau électrique avec nos climatiseurs, chaque fois que la température extérieure augmente d'un degré, avec des différences d'une région à une autre (l'Île-de-France-Normandie et la grande région Méditerranée sont les plus consommatrices). À l'échelle d'un pays comme la France, ça se fait sentir... surtout quand on dépasse de six à sept degrés les normales de saison comme ces derniers jours. La consommation due aux climatiseurs augmente à partir de 10 heures, atteint un pic entre 16 heures et 17 heures avant de baisser à partir de 21 heures.

Pour autant, et pour relativiser, en termes de consommation électrique, notre sensibilité à la chaleur est quatre fois plus faible que notre sensibilité au froid. Au plus fort de l'hiver, quand la température baisse d'un degré, ce ne sont pas 560 mégawatts qu'il faut en plus pour pousser nos radiateurs et garantir notre confort, mais quatre fois plus... : 2.400 mégawatts !

Pierre Leplatois, du cabinet SIA Partners, qui a réalisé cette étude, note tout de même que sur les dix dernières années, la variation de notre consommation électrique face au froid ne bouge plus alors que c'est tout le contraire pour l'utilisation des climatiseurs en période de forte chaleur : Il y a dix ans, un degré de plus au thermomètre aboutissait à une augmentation de notre consommation électrique équivalent à 400 mégawatts… Aujourd'hui, c'est 600, autrement dit moitié plus ! Il faut noter cependant que cette consommation ne met pas en péril l'équilibre entre la production et la consommation d'électricité, qui reste à l'équilibre. En cette période de canicule, qui doit s'achever mardi soir avec l'arrivée des orages, les centrales nucléaires continuent de tourner et, surtout, l'énergie photovoltaïque donne son plein rendement.