Budget : le déficit de l'État attendu en hausse en 2019 à 98,7 milliards d'euros

Selon les chiffres publiés dans le projet de loi de finances, le déficit du budget de l'État devrait atteindre 98,7 milliards d'euros l'an prochain.
Selon les chiffres publiés dans le projet de loi de finances, le déficit du budget de l'État devrait atteindre 98,7 milliards d'euros l'an prochain. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP
Selon le projet de loi de finances présenté lundi, le déficit de l'État devrait enregistrer une hausse de 16,4 milliards d'euros en 2019 pour atteindre les 98,7 milliards d'euros l'an prochain.

Le déficit de l'État va se creuser de 16,4 milliards d'euros en 2019 en raison des baisses d'impôts prévues dans le projet de budget et de réformes qui auront des "effets ponctuels" sur les comptes publics, a annoncé Bercy lundi.

Un déficit prévu de 98,7 milliards d'euros en 2019. Selon les chiffres publiés dans le projet de loi de finances, le déficit du budget de l'État - l'une des trois composantes du déficit public avec ceux de la Sécurité sociale et des collectivités locales - devrait atteindre 98,7 milliards d'euros l'an prochain.

Une baisse d'impôts. Cela représente une hausse sensible par rapport au déficit 2018, attendu à 81,3 milliards d'euros - un chiffre en amélioration de 4,4 milliards d'euros par rapport à l'hypothèse initiale de l'exécutif (85,7 milliards). Selon Bercy, cette évolution s'explique notamment par les baisses d'impôts décidées par le gouvernement. "C'est l'État qui va faire l'essentiel de l'effort", a expliqué le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse.

 

Des dépenses nettes en hausse. Les dépenses nettes de l'État devraient ainsi atteindre 390,8 milliards d'euros, contre 386,8 milliards en 2018, avec une légère hausse du prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne (21,5 milliards contre 20,6 milliards l'an dernier).

Des recettes en baisse. Les recettes nettes devraient passer de 306,3 milliards à 291,4 milliards d'euros, avec une baisse notable des rentrées liées à l'impôt sur le revenu (70,5 milliards après 73,1 milliards cette année) et à la TVA (130,3 milliard au lieu de 157 milliards).

Cette forte baisse est liée aux "nouveaux rapports" entretenus entre "l'État et la sécurité sociale", le premier devant transférer une partie de ses recettes vers le second, mais aussi par des mesures fiscales qui auront des "effets ponctuels", a détaillé Gérald Darmanin.

Plusieurs réformes en cause. Selon Bercy, le déficit de l'État sera ainsi grevé temporairement à hauteur de "26 milliards d'euros" par la transformation du CICE en baisse de charges, qui impliquera une double comptabilité pour l'État en 2019, contraint de supporter simultanément le remboursement du CICE pour 2018 et la baisse de cotisations pour 2019, et par la mise en place du prélèvement à la source, qui induit un décalage d'un mois des encaissements d'impôt sur le revenu. L'ensemble du déficit public, englobant celui de l'État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, est attendu pour sa part à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, contre 2,6% cette année.

 

Un projet de budget 2019 sous le signe de la "constance". Le projet de budget est marqué par la réduction de la dépense et de la dette publiques, et la volonté de poursuivre les réformes face à des résultats "insuffisants". "Ce projet de loi des finances obéit à une règle : la constance", a déclaré le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire lors d'une conférence à Bercy, après un budget 2018 qui s'apparentait à une "révolution fiscale". 

Le projet de budget 2019 a pour but de "relancer l'activité économique en réduisant la dépense publique, en réduisant la dette", a expliqué Bruno Le Maire. "L'objectif à long terme de ce budget, c'est de construire une nouvelle prospérité", qui "ne doit pas reposer sur plus de dépense publique, plus de dette et par conséquent plus d'impôt", selon le ministre de l'Economie.