Budget : des ministères au régime, d'autres moins

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
ZOOM - Les budgets accordés aux ministères sont en baisse, économies obligent. Toutefois, certains sortent un peu plus riches de l’exercice.

Manuel Valls a promis de trouver 50 milliards d’euros d’économies en trois ans. Et pour y parvenir, le Premier ministre sollicite fortement les ministères qui vont devoir assurer leurs missions avec des crédits en baisse, hors dette et pension, de 1,8 milliard d'euros en 2015, 2,1 milliards en 2016 et 2,3 milliards en 2017, par rapport à 2014. Un effort qui n’est toutefois pas réparti de manière équitable entre les ministères, certains étant prioritaires, d’autres non. Détails.

Les grands gagnants

L’Education nationale. Manuel Valls l’a rappelé hier lors de son discours de clôture de la conférence sociale : la priorité numéro 1 du gouvernement est l’emploi et cela passe par l’éducation. Les crédits de la rue de Grenelle et de l’Enseignement supérieur et Recherche vont augmenter de plus d' 1,7 milliard sur la période, passant de 68 milliards en 2014, à plus de 69,7 milliards en 2017. Les effectifs seront également en hausse de 9.421 postes en 2015 auxquels il faut ajouter 140 créations dans l'enseignement agricole. Au total, le ministère doit créer 29.644 emplois supplémentaires d’ici 2017.

La Justice. Autre chantier prioritaire, la Justice. La chancellerie va voir ses crédits augmenter très légèrement sur la période, restant légèrement supérieurs à six milliards d’euros. Le ministère bénéficiera en outre de 600 créations nettes d'emplois en 2015 avec un objectif de 1.834 postes supplémentaires dans trois ans.

Intérieur.  La place Beauvau a réussi à conserver son budget. En effet, la partie "prioritaire" ne concerne que la mission "sécurité" et sur la période 2014-2015, la mission "immigration, asile, intégration" doit voir ses moyens augmenter. Au total, le ministère va bénéficier de 116 créations de postes en 2015, plus 405 dans la police et la gendarmerie. D’ici 2017, 1.405 créations de postes sont programmées.

Ceux qui s’en sortent bien

La Défense. Le budget du ministère de la Défense va connaître des hauts et des bas, mais augmentera légèrement sur la période, passant de 32,584 milliards d'euros cette année à 31,941 en 2015, 32,345 en 2016 et 32,759 en 2017. Toutefois, le ministère va devoir concéder d’importantes réductions d’effectifs : 7.500 postes sont appelés à disparaître.

Les Affaires sociales et Santé. Les crédits qui lui sont alloués vont progresser régulièrement jusqu'en 2017 (14,917 milliards en 2014, 15,118 en 2015, 15,395 en 2016 et 15,596 en 2017).

Le Logement. Secteur clef de la reprise économique, le Logement gagne quelques millions entre 2014 et 2017, passant de 7,398 milliards à 7,448 après une pointe à 7,606 en 2016.

Les grands perdants

L’écologie. La transition énergétique est mise en avant par le gouvernement, toutefois, le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie va devoir faire avec des ressources en diminution. Les crédits doivent diminuer de 400 millions d’euros en trois ans.  

La Culture et la Communication. Si la Culture est épargnée par les coupes budgétaires : ses crédits sont stabilisés autours de 3 milliards d’euros. Toutefois, l'audiovisuel paye le prix fort des coupes budgétaires, son enveloppe passe de 292 millions en 2014 à 29 millions en 2017.