Bornes PMU non réparées : le mouvement social continue chez Odéolis

Les maintenances de bornes et terminaux PMU représentent "11 millions d'euros" par an, soit "30% du chiffre d'affaires" d'Odéolis.
Les maintenances de bornes et terminaux PMU représentent "11 millions d'euros" par an, soit "30% du chiffre d'affaires" d'Odéolis. © AFP
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avec AFP , modifié à
La société chargée de la maintenance des bornes et terminaux de PMU poursuit son mouvement social pour protester contre la perte de tous les contrats de maintenance dès janvier 2019. 

Le mouvement social lancé par l'intersyndicale de la société Odéolis, chargée de la maintenance des bornes et terminaux de PMU, se poursuit après plus d'un mois et demi, alors que les pannes s'accumulent  et que les discussions sont au point mort, selon un responsable syndical vendredi.

Actuellement, il y a "1.500 points de vente qui ont demandé une intervention", et celles-ci "ne sont pas faites pour le moment", a expliqué Jean-Louis Chaix, délégué syndical FO. "Ça ne veut pas (forcément) dire que le point de vente est bloqué à 100%", a-t-il précisé.

Des maintenances qui représentent 11 millions d'euros par an. Les salariés d'Odéolis, ancienne filiale de la Française des jeux (FDJ), ont arrêté mi-juin d'intervenir auprès de l'un de leurs clients, le PMU, et retiennent les pièces défectueuses au lieu de les renvoyer chez les fabricants, qui ne peuvent ainsi plus les remplacer. Ils protestent contre la perte de tous les contrats de maintenance avec le PMU à partir du 1er janvier 2019, qui représentent "11 millions d'euros" par an, soit "30% du chiffre d'affaires" d'Odéolis, selon Jean-Louis Chaix.

Une centaine de personnes menacées de licenciement. Lors d'une rencontre avec l'intersyndicale, le PDG du PMU, Cyril Linette, aurait expliqué que le choix de changer d'opérateur "s'est fait sur le prix", la société choisie en remplacement, Tibco, travaillant "avec beaucoup d'auto-entrepreneurs", selon le responsable syndical. "Une centaine de personnes" sur les 310 CDI devront être licenciées chez Odéolis, selon lui. Et la perte de ces contrats entraîne un "effet domino", car "cela inquiète nos autres clients". La FDJ notamment, dont "la charte" indique qu'elle ne peut "pas avoir un prestataire dépendant (d'elle) à plus de 25%" de son chiffre d'affaires, explique-t-il.

"Il faut que l'État s'en mêle". Attaquée en référé au tribunal de commerce de Paris par les deux fabricants des machines, Idemia et PMC, Odéolis s'est vu ordonner de "reprendre ses interventions de maintenance" et de "restituer les pièces défectueuses et les pièces de rechange (...) dans un délai de 30 jours", selon des ordonnances datées du 27 juillet, consultées par l'AFP. Mais le personnel "n'est pas prêt à reprendre le travail et à rendre le matériel", a déclaré Jean-Louis Chaix. "Si on fait ça", le mouvement n'"aura servi à rien puisque le PMU reste muet". Il faut que "l'État s'en mêle" pour lui faire "entendre raison", a-t-il plaidé. Les syndicats réclament de récupérer une partie des contrats, ou des indemnités "pour payer un plan social". L'État détient 72% du capital de la FDJ.