Bordeaux : un millésime 2015 "exceptionnel" qui va relancer les affaires

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avec AFP , modifié à
Et qui dit millésime exceptionnel, dit aussi augmentation des prix. 

Les dégustateurs venus du monde entier présents à la semaine des primeurs des vins de Bordeaux l'affirment: 2015 est un très grand millésime, à classer du côté des "exceptionnels", et qui devrait relancer les affaires après un 2013 de pauvre facture et de faible quantité et un 2014 classique.

"Un grand millésime". Ça se bouscule depuis lundi dans les salles de dégustation. Négociants, importateurs, critiques ou cavistes attendaient depuis longtemps pour se faire leur propre opinion du millésime 2015 qui a bénéficié de conditions de maturation rares avec une météo idéale.  "Il y a de quoi s'enthousiasmer, c'était de grands raisins et c'est un grand millésime avec des vins précis, meilleurs que ceux que l'on a jamais faits", confirme l’œnologue mondialement réputé Michel Rolland. 

La filière entière se réjouit. Si les primeurs, c'est-à-dire la vente à des négociants suivant des contrats d'exclusivité puis la revente immédiate à des particuliers qui ne recevront leurs vins que lors de la mise en marché d'ici 18 mois à un tarif généralement supérieur à celui qu'ils auront payé, ne concerne qu'environ 150 crus classés de Bordeaux, soit 2% de la production, toute la filière entend profiter de l'aura médiatique suscitée pour clamer haut et fort que le 2015 est "bon partout".

Bon dans toutes les appellations. "La force de Bordeaux, c'est les terroirs, les vignerons. C'est la région avec le meilleur rapport qualité-prix au monde. Tous les 2015 sont de très belle facture tant sur les petites que les grandes appellations", assure Stéphane Toutoundji, dont la société est spécialisée dans ces vins à partir de 10 euros. "L'avantage des grands millésimes est que chacun dans sa catégorie a fait de très bons vins. Le problème c'est que l'on focalise toujours sur le top Bordeaux, les classés, mais il y a de très bons vins à des prix très abordables à Bordeaux, il faut le dire plus", s'accorde à dire Michel Rolland.

Néanmoins, ce seront les notes des critiques les plus influents qui détermineront pour partie le marché. Elles sont attendues dans la foulée des dégustations et les grands crus classés fixeront, fin mai, le prix de leurs bouteilles.