Bientôt un CDI pour les intérimaires ?

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Thomas Morel
Les syndicats doivent se prononcer sur un accord avec les entreprises du secteur, qui permettrait de créer un CDI pour les intérimaires les plus demandés.

L'info. Dernière ligne droite pour le CDI intérimaire. Après la fin des négociations vendredi, les syndicats ont jusqu'à mardi soir pour dire s'ils acceptent ou non l'accord qui permettrait la création d'un "CDI intérimaire". Ce contrat permettrait à ses bénéficiaires d'être rémunérés entre leurs missions d'intérim. Mais si les partenaires sociaux sont d'accord sur le principe, plusieurs points restent encore en suspens.

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De quoi s'agit-il ? Ce nouveau contrat de travail se destine aux intérimaires les plus recherchés, qui travaillent dans certains domaines très pointus et qui sont donc très demandés par les entreprises. Concrètement, le titulaire de ce "CDI intérimaire" devra accepter toutes les missions proposées par son organisme de travail temporaire qui répondent aux critères (rémunération, mobilité, etc.) définis dans le contrat de travail. En échange, entre chaque mission, il continuera d'être payé. L'accord prévoit que la rémunération devra être égale au Smic pour les employés et ouvriers, au Smic + 15 % pour les techniciens et au Smic + 25 % pour les cadres. Le salarié devra également accepter les formations rémunérées qui pourraient lui être imposées.

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Comment financer ce système ? Pour permettre aux entreprises de travail temporaire de payer les intermissions, l'accord prévoit la création d'un fonds spécifique, financé grâce aux primes de fin de mission des intérimaires en CDI. En clair, ceux-ci ne percevraient plus cette prime de 10 %.

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Pourquoi ça coince. Syndicats et organisations patronales sont d'accord sur la création de ce "CDI intérimaire". Ce qui pose problème, c'est plus généralement la formation des employés du secteur. En effet, seules 15.000 personnes devraient bénéficier du nouveau contrat. Pour les quelques 485.000 autres, l'accord prévoit un "fonds de sécurisation des parcours", qui doit permettre de financer des formations pour les intérimaires qui ont le plus de mal à trouver des missions.

Et c'est là que le bât blesse : les entreprises du secteur ont accepté d'apporter à ce fonds 0,05 % de leur masse salariale, soit à peu près six millions d'euros. Un montant ridiculement faible aux yeux des syndicats, pour qui la cotisation devrait au moins être égale à 1, voire 2 %, de la masse salariale pour avoir un réel impact. Si rien ne changeait, les négociateurs syndicaux ont déjà prévenu que l'accord pourrait être rejeté.