Pour Bernard Thibault, la CGT est dans une "mauvaise passe"

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Noémi Marois , modifié à
INTERVIEW E1 - Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT, était mercredi l'invité d'Europe 1.

Bernard Thibault, ancien secrétaire générale du premier syndicat de France, la CGT, et administrateur du bureau international du travail (BIT), est revenu sur Europe 1 sur l'évolution de la CGT actuellement, l'appartement de Thierry Lepaon, son secrétaire général actuel, et sur les propositions chocs de Pierre Gattaz, président du Medef.

L'interview de Bernard Thibault sur Europe 1 :

Bernard Thibault : "On ne peut pas avoir des...par Europe1fr

La CGT en mauvaise passe ? "La CGT est certes dans une mauvaise passe" mais concernant l'affaire de l'appartement de Thierry Lepaon, il "délègue la solution à cette mauvaise passe à la réunions des instances" du syndicat. Elles prendront "les décisions qui lui paraîtront les meilleures". Thierry Lepaon est en tout cas "toujours légitime" pour diriger la CGT.

Bernard Thibault juge qu'il y a "des attitudes et gestions critiquables" de la part de la CGT mais l'ancien secrétaire général ne souhaite pas s'étendre sur ce point. La grève des transports du 4 novembre a été peu suivie. "Il y a de la déception, du découragement et le gouvernement nie les revendications" et c'est un "aspect assez dangereux pour nos sociétés", reconnaît Bernard Thibaut. 

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Contre les salariés kleenex de Gattaz. La convention 158 remise en cause par Pierre Gattaz, patron du Medef, est vitale pour les travailleurs, rappelle-t-il. Cette convention oblige les employeurs à justifier les licenciements. Pour Bernard Thibault, il s'agit d'"une offensive mondiale car, au BIT en Suisse, les patrons souhaitent ne plus reconnaître le droit de grève". "Ils veulent un monde où la concurrence soit la plus exacerbée possible, entre salariés, entre continents", dénonce-t-il. 

Remettre en cause les droits des travailleurs, "c'est une approche idéologique", juge Bernard Thibault.

Le bilan de François Hollande : la déception" pour ses électeurs. "Dans le contexte de 2012, je revoterai Hollande au second tour", explique-t-il. Mais il y a aujourd'hui "un écart grandissant entre les attentes au moment de l'élection et le constat actuel des orientations sur les choix économiques", de la "déception" en fait.

Hollande, un président de droite ? "Non", répond Bernard Thibault, "je crois que plus fondamentalement, ça doit nous amener collectivement à réfléchir sur l'évolution de nos institutions". Il regrette que l'élection présidentielle soit le seul rendez-vous qui "compte" aujourd'hui. Notre démocratie "n'est pas saine" et "devrait être plus sociale", propose-t-il. 

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