Bernard Krief Consulting mauvais payeur

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le groupe, qui entre en Bourse et s'est fait connaître en reprenant des sociétés, déçoit.

Salaires impayés dans une petite société du Havre, inquiétudes chez DMC dans l'Est et énorme point d'interrogation sur l'avenir d'Heuliez : le groupe BKC, qui a récemment multiplié les acquisitions dans l'industrie, vacille alors qu’il fait son introduction en Bourse vendredi.

Une organisation "low cost"

Ces dernières années, Louis Petiet, le patron de BKC et élu local UMP, a totalement bouleversé le cabinet de conseil, où travaillait notamment l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, en se lançant dans l'acquisition de 35 sociétés, dans l'industrie ou les médias, avec un total de 3.500 salariés.

A chaque fois, il profite de leurs difficultés pour les racheter à moindre coût et revendique la même méthode: aller sur des "micro-niches à forte valeur ajoutée" et une organisation "low cost". "Tout ce qui ressemble à un état-major, on essaie de le foutre dehors", expliquait récemment Louis Petiet.

Pas de fonds propres

Défenseur du "patriotisme industriel", l'ancien consultant a aussi une conception toute particulière de l'investissement qu'il doit apporter. "Les fonds propres, c'est l'euthanasie. (...) On ne doit pas être la source majeure des fonds propres", selon Louis Petiet, qui dit multiplier les partenariats avec des groupes étrangers.

Mais, au final, alors que BKC pouvait jusqu'à il y a peu de temps faire figure de sauveur de l'industrie, il a "aujourd'hui perdu toute crédibilité", selon une source proche du dossier. "Le défaut majeur de BKC c'est qu'il n'a pas de fonds propres. C'est un avatar très atypique qui n'existe qu'à cause de ce contexte très particulier qu'est la crise", a-t-elle ajouté.

Dernière preuve en date, les salariés d'Isotherma, une autre entreprise reprise par BKC, attendent toujours d'être payés :

"On est complètement déboussolé", confie un salarié de l'entreprise :

La question Heuliez

D'après une source judiciaire, il est désormais peu probable qu'un tribunal de commerce désigne BKC comme repreneur d'une entreprise. D'autant qu'il pourrait très prochainement devoir renoncer à Heuliez. La "négociation est sur le point d'aboutir", a affirmé mardi le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, rappelant qu'il "discutait avec six repreneurs potentiels (...) en remplacement total de BKC qui ne respecte pas ses engagements".

Le groupe se défend

Le patron de BKC a contre-attaqué vendredi dans la presse, en assurant qu'il versera le 15 mars l'argent promis depuis des mois pour sauver l'entreprise : "Je suis en mesure aujourd'hui de confirmer que cette somme sera bien là en liquide le 15 mars prochain", a déclaré Louis Petiet.