Bernard Arnault : un "hic" avec le fisc ?

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Sophie Amsili , modifié à
La Belgique pourrait transmettre le dossier du milliardaire au fisc français.

Cette fois, cela pourrait être un véritable obstacle à la candidature de Bernard Arnault à la nationalité belge. Après s'être vu opposer un "avis négatif" de l'Office des étrangers il y a quelques jours, le milliardaire, patron du groupe LVMH, pourrait voir son dossier fiscal belge remis aux autorités françaises.

"Si Bernard Arnault travaille en Belgique avec de véritables sociétés boîtes aux lettres, nous devons le signaler au fisc français", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Lutte contre la fraude, John Crombez dans le quotidien économique néerlandophone De Tijd. D'après le journal, John Crombez a demandé au ministre belge des Finances Steven Vanackere de transmettre le dossier fiscal de Bernard Arnault à la France.

Une "nébuleuse" de sociétés

"Le Peigné", "Courtinvest", "Giminvest" ou encore "Pilinvest": le quotidien belge L'Echo a listé les entreprises que possède Bernard Arnault en Belgique. D'après les calculs du journal, elles représentent au total un capital de 7 milliards d'euros. Une "nébuleuse" de "sociétés fantômes", n'hésite pas à commenter le quotidien, qui cite un avocat fiscaliste : "Les constructions d’Arnault ont un objectif. Il profite à fond du régime fiscal belge intéressant pour les holdings. Les plus-values sur actions ne sont pas taxées, contrairement à la France." L'avocat précise : "Je préfère parler de holdings que de société écrans. (…) Ce n’est pas de la fraude."

D'après L'Echo, si Bernard Arnault cherche aujourd'hui à acquérir la nationalité belge, c'est pour éviter à ses enfants d'énormes droits de succession.

Des "activités parfaitement réelles" selon LVMH

Face à ces accusations, le groupe LVMH a publié un communiqué pour exprimer sa "surprise" à la lecture des "allégations publiées par certains organes de presse". Il rappelle "que les sociétés du groupe Arnault et du groupe LVMH ont des activités économiques parfaitement réelles en Belgique où elles sont implantées, pour certaines d'entre elles, depuis plusieurs décennies".

"Toutes leurs activités sont parfaitement conformes en particulier aux lois fiscales du Royaume de Belgique ainsi qu'au droit international", assure LVMH. Et, alors que le débat sur l'exil fiscal bat son plein en France, le groupe ajoute, "à toutes fins utiles", que Bernard Arnault "est et reste résident français".