Benjamin Cardoso, patron de LeCab : "Maintenant, Uber c'est presque un gros mot"

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Benjamin Cardoso a fondé LeCab en 2012. © PIERRE ANDRIEU / AFP
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Emmanuel Duteil, édité par C.L. , modifié à
Le fondateur de la plateforme de VTC LeCab, Benjamin Cardoso, invité d'EcoSysteme sur Europe 1, estime que la vision d'Uber est dépassée et que le secteur doit proposer des alternatives.
INTERVIEW

"Au cœur de notre activité, il y a des hommes et nous, nous les considérons". Face aux mouvements de grogne réguliers de chauffeurs de VTC, Benjamin Cardoso, patron de la plateforme LeCab, qu'il a fondée en 2012, estime que l'avenir du secteur passe par une évolution de l'approche choisie par les principaux acteurs. "Le marché des VTC génère 1,5 milliard de chiffre d'affaires par an, en France, et pourrait doubler d'ici 2020. Il faut anticiper", souligne le jeune entrepreneur, invité d'EcoSysteme sur Europe 1, dimanche.

20.000 chauffeurs de VTC à Paris. Malgré les critiques et la guerre qui les oppose aux taxis, "le secteur des VTC se porte très bien", assure Benjamin Cardoso, également patron de la fédération qui rassemble les plateformes de VTC. "Depuis 2012, on est passé de 0 à 20.000 chauffeurs actifs sur Paris, des personnes qui ne connaissaient pas ce métier et qui pour la plupart étaient au chômage avant de commencer", note-t-il. 

Entendu sur europe1 :
Uber, c'est presque un gros mot maintenant

Derrière Uber, la concurrence fait rage entre les autres plateformes : LeCab, Chauffeur Privé, Allocab… Pas de quoi affoler Benjamin Cardoso. "Être un concurrent d'Uber, c'est une bonne chose aujourd'hui parce que c'est une marque qui a permis d'évangéliser un marché naissant. Mais maintenant, Uber, c'est presque un gros mot", lâche le patron. "Uber a choisi un parti pris qui n'est pas celui pour lequel LeCab a opté. Nous avons un ADN extrêmement français. Au cœur de notre activité, il y a des hommes et contrairement à Uber, nous les considérons. Nous n'avons jamais considéré l'homme comme une variable d'ajustement d'une politique de prix."

Une course à cinq euros qui fait polémique. Une politique qui n'a pas empêché quelques chauffeurs de manifester à Paris en juillet, contre la stratégie de LeCab. "Vous avez parfois des gens qui ne comprennent pas tout ce qui se passe mais quand vous avez 95% des chauffeurs qui s'inscrivent dans la durée avec nous, ça montre que ça se passe bien globalement", élude Benjamin Cardoso. Principale cible d'inquiétude des chauffeurs : la nouvelle offre de LeCab, nommée MiniCab, un service qui propose des courses à partir de cinq euros, avec un tarif toujours fixé à la réservation. Un prix trop bas pour les chauffeurs, même si le patron de la plateforme estime "qu'on peut en vivre". "Les chauffeurs qui font partie de cette offre sont payés pour chaque kilomètre roulé. Le chauffeur est totalement protégé dans cette démarche."

Contrat de location pour les chauffeurs. La rémunération des chauffeurs, Benjamin Cardoso y est sensible. "Aujourd'hui, les chauffeurs travaillent pour plusieurs plateformes en même temps. Un chauffeur qui s'implique bien dans son travail peut générer 6.000 euros de chiffre d'affaires par mois", explique-t-il. LeCab a mis en place un système pour aider ses chauffeurs. "On essaye de faire en sorte que les coûts du chauffeur soient maîtrisés, en proposant un système de location. On achète la voiture et on la loue au chauffeur par le biais d'un contrat qui comprend l'entretien et l'assurance." Une façon d'attirer les chauffeurs pour les inciter à choisir LeCab.