Banque : des écarts du simple au double

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Thomas Morel
Une étude révèle que les tarifs bancaires peuvent varier énormément d'un établissement à l'autre.

Payez-vous trop cher votre banque ? On le sait, les tarifs bancaires peuvent facilement atteindre des sommets si l'on n'y prend pas garde. Dans une étude publiée vendredi, l'association de consommateurs CLCV a révélé l'ampleur que peuvent atteindre ces écarts. 133 établissements bancaires de métropole et d'Outre-mer ont ainsi été passés au crible.

Pour établir son classement, la CLCV a retenu trois profils d'utilisateurs. Un "petit consommateur", qui n'effectue qu'un petit nombre d'opérations par mois; un "couple actif", profil de consommateur moyen avec un compte joint, qui effectue également quelques investissements, et enfin un "couple boursicoteur", gros consommateur de services bancaires, qui effectue de nombreuses opérations de Bourse. Malgré ces profils différents, les conclusions de l'association de consommateurs sont identiques.

• Des hausses minimes. En 2012, selon le rapport de la CLCV, les tarifs bancaires en France métropolitaine n'ont que peu augmenté : entre -1 % et +1 %, selon le profil. Des hausses très réduites, au regard de l'inflation, qui a atteint l'an dernier 2 %. SI l'on prend en compte les banques d'Outre-mer, les tarifs ressortent même tous à la baisse, de 0,09 %, 1,76 % et 0,89 % respectivement pour les "petits", "moyens" et "gros" consommateurs.Les écarts restent importants. Si les prix sont globalement stables, ils peuvent toutefois connaitre de fortes variations d'un établissement à l'autre. Dans le cas du petit consommateur, par exemple, la facture annuelle varie en métropole de 35,60 € à la Caisse d'épargne Île-de-France à 92,40 € à la Banque Populaire Côte d'Azur, soit un écart de 160 % ! Pour les deux autres profils, l'écart est moins important, mais reste significatif : 82 % pour le "couple actif" et 59 % pour le "couple boursicoteur". Dans les trois cas, deux banques s'en tirent avec des tarifs plus faibles que la concurrence : la LCL et le Crédit Coopératif.

• Les DOM-TOM, vaches à lait ? Malgré des prix orientés à la baisse, les habitants de l'Outre-mer restent ceux qui payent le plus cher les services bancaires. Les banques ultramarines occupent en effet systématiquement les premières places au palmarès des tarifs les plus élevés : jusqu'à 133,40 euros pour le petit consommateur (à comparer avec un maximum de 92,40 € en métropole), 302,19 euros pour le consommateur moyen (contre 261,58 €) et 799,17 euros pour le gros consommateur (contre 701,21 €).

• Et les banques en ligne, dans tout ça ? L'étude de la CLCV se concentre sur les banques "ne dur", qui ont leur propre réseau d'agences. Pourtant, les banques en ligne proposent souvent des tarifs moins chers. "Elles sont moins chères, mais pour un certain nombre de cas, elles posent des conditions", notamment en matière de niveaux d'épargne ou de revenus mensuels minimums, souligne Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV. Boursorama banque et Fortuneo, par exemple, proposent des cartes bancaires à 0 €, à condition que le titulaire dispose au minimum de 1.350 euros de revenu net par mois.