Banque de France : un sapin de "revendications" décoré par des grévistes

Le taux de grévistes était de 17% mardi à la mi-journée, selon la direction.
Le taux de grévistes était de 17% mardi à la mi-journée, selon la direction. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Des employés de la Banque de France protestent mardi contre des suppressions de postes.

"Stop à la casse sociale", "Ecoutez vos agents" : des employés de la Banque de France, en grève contre des suppressions d'emplois et une réforme de leur carrière, ont décoré mardi un sapin de Noël de "revendications" lors d'un rassemblement à Paris. Plus de 300 agents se sont rassemblés dans la matinée devant le siège de la Banque de France à l'appel des organisations SNABF-Solidaires, CGT, CFDT, CFTC et FO, sous les drapeaux syndicaux et en musique.

"Soyez humains !" Le taux de grévistes était de 17% mardi à la mi-journée, selon la direction, un chiffre en recul de 8 points par rapport à la précédente mobilisation fin novembre. Les grévistes avaient apporté un sapin de Noël en carton qu'ils ont recouvert "de revendications" : "Je veux une carrière 'normale', pas au rabais", "Soyez humains !" ou encore "Toujours moins de respect, de boulot intéressant, de reconnaissance. STOP". Le rassemblement se tenait en marge d'un comité central d'entreprise (CCE) où devaient être abordés, notamment, le plan "Ambitions 2020" qui prévoit 2.400 suppressions d'emplois d'ici 2020 via des départs naturels, et une réforme contestée des carrières pour les non-cadres.

Des départs à la retraite de plus en plus tardifs. En milieu de journée, la réunion a été "interrompue" par l'intrusion d'une "centaine de salariés", a indiqué Fabienne Rouchy de la CGT. La Banque de France a confirmé l'envahissement par "une cinquantaine" de manifestants. La réforme des carrières prévoit de ralentir le passage d'un grade à l'autre. Elle se justifie, selon la direction, par "la prise en compte d'un réalité incontournable", à savoir "des départs à la retraite de plus en plus tardifs". L'institution assure vouloir en contrepartie "favoriser la promotion interne via des certifications diplômantes, notamment avec la création de l'université de la Banque de France" qui permettra de bâtir "une carrière plus diversifiée et plus vivante".

Des carrières plus longues. Mais pour la CFTC, "le compte n'y est pas". Il faudra désormais "37 ans de carrière (en moyenne) au lieu de 25 pour atteindre le dernier grade", un échelon que tous ne seront pas en mesure d'atteindre, selon Thierry Laruelle, son représentant. La CGT relève aussi l'effet de la réforme sur les pensions de retraite, qui seront automatiquement amoindries. "Aujourd'hui avec la réforme je vais perdre à peu près 200 euros par mois sur ma retraite", a calculé une manifestante.