Banque : bonus de 150.000 à 291.000 euros

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Les bonus sont officiellement stables, mais les rémunérations augmentent.

Les banquiers ne connaissent plus la crise : le bonus sont élevés mais, encadrés par une nouvelle directive européenne, ils restent stables. Une limitation que les banques ont déjà réussi à contourner en augmentant tout simplement... les rémunérations.

Depuis le 1er janvier, les bonus des traders et dirigeants de banques en Europe sont en effet encadrés pour éviter des montants excessifs. L’objectif affiché est de stabiliser le montant de ces bonus, accusés d'avoir encouragé une spéculation effrénée ayant mené à la crise financière et économique en 2008. Mais les premiers chiffres rendus publiques mettent en valeur des chiffres embrouillés et des revenus fixes qui explosent.

De 150.000 à 291.000 euros en bonus

Les quatre géants français de la banque ont, versé 1,98 milliard d'euros de bonus pour l’exercice 2010, tous salariés confondus, a révélé jeudi le quotidien économique Les Echos.

BNP Paribas arrive en tête, avec un bonus moyen de 291.000 euros, suivi par la Société Générale (198.000 euros), Natixis (187.000 euros) et le Crédit Agricole (150.000 euros). Mais ces chiffres ne sont que des moyennes, les bonus se comptent en milliers d’euros pour les salariés "normaux" mais en millions pour les traders.

Boom des rémunérations pour compenser des bonus stables

Les banques ont donc, officiellement, joué le jeu de modération, respectant les appels de l’Union européenne et du G20. Revenus fixes et bonus confondus, les rémunérations dans le secteur de la banque ont pourtant continué d'augmenter grâce à deux méthodes comptables.

Comparée au 1,97 milliard versés en 2010, l’enveloppe de 1,98 milliard prévue par les quatre banques françaises versés 2011 est stable. Mais cette modération est à nuancer : la partie fixe des bonus versés a bondi de plus de 40% entre 2009 et 2010, rapporte le quotidien Le Parisien.

Autre entourloupe à la nouvelle règle européenne, les banques ont modifié leurs méthodes de comptabilité. "La population des salariés concernés par la directive a changé par rapport au texte existant en France, ce qui produit des variations de périmètre (nombre de personnes concernées) assez importantes d'une année sur l'autre", rapporte Les Echos.

Bercy satisfait, pas les eurodéputés

Le ministère de l’Economie ne s’est focalisé que sur le montant global des bonus, stable, et a donc délivré la semaine dernière un satisfecit au secteur bancaire. Le montant total des bonus versés par les banques françaises "a diminué entre 2007 et 2011", s’est félicité Christine Lagarde samedi 13 mai.

A l’inverse, plusieurs politiques, dont l'eurodéputé Pascal Canfin (Europe Ecologie-Les Verts), reprochent à la France de ne pas respecter la directive européenne qui impose un "rapport équilibré" entre la partie fixe et la partie variable des primes qui leurs sont versées.