Gilles Carrez, député Les Républicains du Val de Marne et  président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale. 0:57
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Pour le député Les Républicains du Val de Marne, Gilles Carrez, invité d’Europe 1, François Hollande se dit "après moi le déluge" lorsqu'il promet de baisser les impôts.
INTERVIEW

François Hollande l’a promis mardi matin sur Europe 1 : les impôts vont continuer à baisser en 2017 "à la condition bien sûr que nous ayons des marges de manœuvre", a-t-il précisé. Pour Gilles Carrez, président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale, invité du Club de la Presse, mardi, ces marges de manœuvre sont inexistantes. Et annoncer une baisse d'impôts est "irresponsable". "On sait bien que cette baisse d'impôts va être financée par la dette. Depuis le début de l'année, on est pratiquement à 10 milliards d’euros de dépenses nouvelles qui ont été annoncées et qui ne sont pas financées. Pourquoi on annonce tant de dépenses (..) ? Car on emprunte à dix ans à des taux à 0,50%. Mais un jour ou l’autre, les taux d’intérêt vont augmenter. Il se dit : 'après moi, le déluge'."

Des impôts trop concentrés. Le député Les Républicains dénonce par ailleurs une hyper-concentration de certains impôts : "Il n’y a plus que 45% des foyers fiscaux qui payent l'impôt sur le revenu. C’est une absurdité dans un pays d’avoir pour seule politique de vouloir chasser les riches".

Une crise de confiance. Selon lui, François Hollande a pris de mauvaises décisions au début de son quinquennat qui font qu'aujourd’hui, "il est très difficile de redresser la barre". "Elles ont été liées à une campagne faite à coup de promesses qu’il ne pouvait pas tenir, en désignant les riches qu’il fallait taxer", affirme Gilles Carrez. "Il y a des choses qui vont mieux, les marges des entreprises se reconstituent, mais les entreprises n'investissent pas beaucoup et n’embauchent pas. En économie, il y a quelque chose d’irrationnel, c’est la confiance. Et François Hollande n’a plus le temps de la rétablir."